Tchernobyl – Pripyat

Nous, les explorateurs de lieux abandonnés, nous sommes définitivement des personnes à part.. Ibiza, New York, Hollywood, les Îles Baléares sont autant de destinations de voyage convoitées…. pas par nous. Il y a bien un endroit qui nous fait tous rêver et fantasmer, Tchernobyl ! Raconter cette envie à notre entourage, c’est récolter des regards fuyants et de l’incompréhension. Faut-il être fou pour vouloir se plonger dans ce monde radioactif ? Non. Passionné de l’URSS et de la guerre froide, j’ai toujours été attiré par Tchernobyl, bien avant mon addiction à l’Urbex. Découvrir un paysage figé dans le temps et pouvoir remonter le temps sans avoir besoin de trafiquer une DeLorean DMC-12 est une expérience unique, un véritable musée à ciel ouvert.


Le 27 décembre 2016, tel un cadeau de Noel légèrement en retard, je reçois par mail une invitation pour visiter la zone de Tchernobyl, le rêve. A l’occasion du lancement du tour opérateur Planet Chernobyl, j’ai donc pu me rendre en Ukraine. C’est la première fois en France qu’une agence de voyages se positionne sur cette destination là. Jusqu’à maintenant, il fallait passer par des intermédiaires ukrainiens pour préparer cette expédition, là c’est une offre comprenant le voyage, l’hôtel et la traversée de Tchernobyl.


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La ville de Pripyat avant la catastrophe de 1986

Me rendre à Tchernobyl est quelque chose de nouveau pour moi mais aussi d’explorer une zone abandonnée en groupe, habitué à pratiquer l’Urbex seulement avec Marie, là, sous autorisation avec d’autres personnes, il va falloir que je fasse sans cette adrénaline et solitude que je convoite tant, il faudra bien s’adapter pour cette belle occasion.

Je prends très rarement l’avion, pour tout vous dire, c’est même mon premier grand voyage dans les airs. Sans crainte, je m’endors immédiatement après le décollage, j’avais très peu dormi la veille. Je serai réveillé plus tard en sursautant suite à un mouvement de panique dans l’avion, je ne comprends pas ce qu’il se passe, j’aperçois plus loin un homme debout, il crie en déclarant vouloir faire exploser l’avion, c’est une attaque terroriste. Je pense le reconnaître, je l’ai déjà vu quelque part, à la télévision je crois, il y a longtemps… oh mon dieu mais oui c’est Philippe Risoli, l’ancien animateur de TF1. Il hurle en vociférant des insultes, il est extrêmement en colère en nous désignant comme coupable de sa disparition médiatique. Tout le monde est pétrifié et personne n’ose intervenir. A un moment, il s’adresse à une vieille dame en lui disant qu’elle avait gagné une Renault Twingo au Juste Prix grâce à lui. Prise à partie, elle lui dit qu’elle ne le connait pas, ce qui eut le don de l’énerver encore plus. A ce moment là, il me regarde droit dans les yeux et s’avance vers moi et me dit « Et toi, tu me reconnais aussi, t’avais gagné 600 000 francs au Millionnaire, c’était en 1997 ». L’homme délire totalement et je lui réponds calmement qu’il se trompe certainement de personne. Totalement hystérique, il sort de son manteau une banane et me frappe violemment la tête avec, je hurle et je me débats comme je peux, coincé dans mon siège, je transpire, je crie, c’est à ce moment là qu’une hôtesse de l’air me réveille, je venais de faire un horrible cauchemar. Mon voisin d’à côté n’avait eu aucune réaction, toujours concentré à écouter sa musique bien trop forte, je reconnais le morceau, « Cuitas les bananas » de Philippe Risoli, mais quel type de personne peut encore écouter ça en 2017. Après ce cauchemar assez traumatisant, je n’ai pas réussi à me rendormir.

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La veille au soir avant le grand départ, un guide local nous informe des mesures de sécurité à adopter une fois sur place. Il n’y a pas besoin d’un équipement spécial, juste de porter des vêtements longs et d’avoir au mieux une paire de chaussures à sacrifier, c’est ce que j’ai fait, dans le doute de ramener de la radioactivité sous les semelles. La règle élémentaire c’est de ne jamais rien toucher, ramasser et évidemment de ne rien ramener. Faut oublier le délire de ramener un souvenir. On prévient notre groupe (oui je suis avec une trentaine de blogueurs, mort à la solitude) qu’il y a beaucoup d’animaux dans la zone de Tchernobyl, des chiens, des renards, des lynx, des loups, des sangliers, des chevaux et même des ours. Il faudra bien entendu ne pas les toucher, pour l’ours, je pense n’avoir aucun mal à cela, par contre, les chiens, je vais devoir me concentrer pour ne pas les caresser. Là-bas, en pleine zone contaminée, la faune sauvage y trouve un lieu de quiétude, loin de la menace humaine, de la chasse, de l’exploitation forestière, de l’agriculture, etc… Les animaux cohabitent paisiblement avec la radioactivité. Sans aucun doute, un environnement à rendre jaloux leurs congénères séquestrés dans des zoos ou dans des cirques, misère.

Un peu d’histoire

Nous sommes le 26 avril 1986 à 1h23 du matin, la centrale Lénine explose suite à une série d’expériences pour tester un système d’auto-alimentation qui permettrait de réaliser des économies d’énergie. Le test a accumulé les prises de risques comme la désactivation de l’alarme du système de refroidissement et une baisse de la puissance du réacteur qui n’a plus été maîtrisé. Après toute une série de défaillances, la puissance du réacteur n°4 centuple ce qui fit exploser et projeter la dalle de béton de 1 200 tonnes qui recouvrait le réacteur. Ensuite, les débris de la dalle retombèrent directement dans le cœur du réacteur en le fracturant. Suite à cela, un violent incendie se déclara. Sans prendre conscience de la hauteur du danger, sans équipement spécifique contre les radiations, des pompiers furent envoyés sur place pour essayer d’éteindre les différents incendies de la centrale.

L’urgence absolue est de condamner le réacteur pour éviter la catastrophe nucléaire. Pendant plusieurs jours, des hommes en hélicoptère larguèrent avec grande difficulté des tonnes de plomb, de sable, d’argile et de bore. A une hauteur de 200 mètres, ils doivent viser un trou de 10 mètres sans pouvoir rester sur place plus de 8 secondes à cause des radiations, une condition chaotique qui malheureusement fit échouer la majorité des largages. Au même moment, pour éviter l’effondrement des fondations de la centrale, des mineurs creusèrent un tunnel pour permettre l’injection d’azote liquide afin de refroidir le cœur du réacteur.


Il fallut attendre une journée pour que les autorités prennent conscience des conséquences terribles de la catastrophe et qu’ils exigent l’évacuation des habitants de Pripyat, ville située à 3 kilomètres de la centrale. Un laps de temps important qui eut un impact sur la population vis à vis des radiations. Dans l’urgence, ils ont quitté la zone à bord des 1 000 autocars acheminés en prenant avec eux le strict minimum et leurs papiers d’identité. Ils ignoraient jusque là qu’ils partaient sans pouvoir revenir, ils avaient abandonné leur vie ainsi que leurs animaux de compagnie. Une logistique impressionnante fut déployée pour vider Pripyat de ses 40 000 habitants. Sans compter les villages aux alentours. Au final, un périmètre d’évacuation dans un rayon de 30 kilomètres soit une population de 200 000 personnes.


[VIDÉO] En 1988, deux ans après l’évacuation de Pripyat, la ville est survolée, vue aérienne d’une ville morte :

En plus de ce lourd bilan de ces vies déchirées, s’ajoute également le sacrifice de ces milliers d’hommes qu’on surnommait les liquidateurs, missionnés pour construire dans l’urgence un sarcophage au réacteur. Ils ignoraient totalement les conséquences fatales de leur exposition à la radiation, ce que cela pouvait engendrer sur leur santé. A ce jour, le bilan est assez flou, plusieurs sources se contredisent mais le chiffre qui circule le plus c’est qu’il y eut 25 000 liquidateurs décédés sur 600 000 hommes suite à leur exposition aux radiations.

[VIDÉO] L’évacuation de Pripyat :

Check-point de Dytyatky

Pour accéder à la ville de Pripyat, il faut passer deux checkpoints, l’un à 30 kilomètres et l’autre à 10 kilomètres. Passeport obligatoire et vérification des identités systématiquement. Arrivé à ce premier barrage, le check-point de Dytyatky, je descends du bus, accueilli par un chien trop mignon, allez je le caresse. Voilà, j’aurai tenu 3 secondes en respectant la règle de ne pas toucher les animaux errants. Me voilà peut être contaminé, destiné à errer éternellement dans la zone condamnée avec mon nouvel ami à quatre pattes à la recherche de nourriture radioactive. A y réfléchir, j’aurai certainement une vie plus apaisante à rester vivre là-bas. Dans le doute, la guide passe le compteur Geiger sur mes mains, rien à signaler, faut pas être hypocondriaque.

Nous traversons ensuite le village de Zalissya qui a été évacué également, on a tendance à l’oublier mais la catastrophe de Tchernobyl c’est l’évacuation de la ville de Pripyat et de plusieurs villages également. Dans le bus, on voit des maisons abandonnées à perte de vue englouties sous la neige pour l’occasion. Mais c’est aussi ici que des gens sont revenus habiter, en effet, il s’y passe un phénomène où de vieilles personnes, toutes âgées de plus de 70 ans, retrouvent leur ancienne maison pour y finir leurs jours. Sans se soucier des risques, ils n’ont aucune peur de la radioactivité, à cet âge, ce n’est plus un paramètre à prendre en compte. On remarquera effectivement des petites maisons relativement en bon état, le décalage est énorme.

Cette traversée en bus est incroyable, c’est un décor de film, nous sommes à Silent Hill. A un moment, nous apercevons même un cimetière de bateaux, au loin, cet ancien chantier naval figé dans ce lac glacé, c’est vraiment magnifique. Malheureusement nous sommes trop loin et je n’ai pu qu’immortaliser le port de Tchernobyl à une longue distance.


Une école dans le village de Kopachi

Nous nous arrêtons quelques minutes plus tard dans une ancienne école dortoir dans laquelle nous pouvons entrer. C’est à partir de ce moment là que je dois déjà faire preuve de patience et de rapidité pour prendre mes photos. En effet, lors de ma venue il y avait 12 bus dans la zone d’exclusion, c’est énorme. Il faut réussir à immortaliser les lieux en évitant de prendre des personnes en photo si je veux éviter de passer mes nuits sur Photoshop. C’est là que je me suis rendu compte que la zone était devenue une vraie zone touristique.

A l’intérieur, encore beaucoup d’objets restés sur place, certains probablement positionnés pour donner de l’attractivité au lieu comme ces deux poupées qui nous accueillent à l’entrée. Dans le dortoir, des jouets, des peluches, des livres, on a envie de tout décortiquer mais le timing trop serré ne me permet pas de rester plus de cinq minutes car nous devons continuer notre périple en destination du radar DUGA-3 surnommé le Pic-vert russe.

Radar DUGA-3

C’est un radar monumental qui est situé dans la zone de Tchernobyl-2, une sorte d’échafaudage géant installé dans cette base militaire soviétique. Lancé en 1976, son signal radio de forte puissance fut détecté dans le monde entier ce qui occasionna un brouillage bien audible sur les fréquences des radios jusqu’à atteindre même les ondes européennes. Lors de la Guerre Froide, l’endroit fut dissimulé en le décrivant sur les cartes comme un camp pour enfants, ils allèrent même jusqu’à construire un faux abri de bus avec des peintures d’enfants installé à l’embranchement de la route en direction de la base, un vrai stratagème. Il est prévu à plus ou moins long terme que ce radar soit démoli pour éviter qu’il ne s’effondre.

Tour de refroidissement

Nous reprenons la route en direction du réacteur numéro 4 de Tchernobyl, l’épicentre de la catastrophe, là où tout a commencé. Avant d’arriver là-bas, nous faisons un détour pour explorer une tour de refroidissement qui n’a jamais eu le temps d’être finalisée à cause de l’évacuation de la zone. A l’intérieur, l’édifice est impressionnant, le silence est juste brisé par notre compteur Geiger qui s’affole, l’endroit est très contaminé, on ne s’y attarde pas.


Nous nous approchons du réacteur numéro 4, on l’aperçoit au loin, récemment un immense sarcophage a été posé sur lui, une charpente métallique de 18 000 tonnes ce qui permettra de le démanteler plus tard sous abri. Aussi étonnant que ça puisse paraître, il y a encore beaucoup de personnes qui travaillent sur ce site, pour la maintenance et la surveillance essentiellement, la vie ne s’est pas arrêtée là-bas. Nous immortalisons le réacteur devant une statue commémorative et continuons notre chemin vers Pripyat.

Le réacteur Numéro 4

La ville de Pripyat fondée en 1970

Nous voilà arrivés à Pripyat, enneigée pour l’occasion, ce qui rajoute une atmosphère poétique au lieu. La visite doit se faire au pas de course, dans moins d’une heure, nous devons déjà regagner le premier checkpoint avant sa fermeture, la guide est pressante.


La ville de Pripyat avant la catastrophe :


Le palais de la Culture

Le palais de la culture situé sur la place Lénine. Autrefois, le lieu accueillait un cinéma, un théâtre, un gymnase, une grande bibliothèque et une piscine.

Luna Park

Arrivé au Luna Park, je vois la grande roue devant moi, j’ai un groupe de visiteurs derrière moi, je cours pour ne pas avoir ces gens sur mes photos, l’angoisse, je tombe littéralement sous le charme de l’endroit, vous allez vite le remarquer, j’ai photographié excessivement la grande roue sans avoir pu trier ensuite mes clichés, je l’ai prise quasiment sous tous les angles. Pour la petite histoire, la grande roue ainsi que les auto tamponneuses n’ont jamais été utilisées, elle devaient être inaugurées le 1er mai 1986. Enfouies sous la neige, je trouve les fameuses auto-tamponneuses, cela crée un rendu exceptionnel. Je suis rappelé à l’ordre à plusieurs reprises par la guide qui me demande de la suivre car on doit quitter la zone, non vraiment j’ai réalisé toutes ces photographies dans des conditions qui ne s’y prêtaient pas.

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Le Luna Park juste avant la catastrophe de 1986

L’hôtel Polissya

L’hôtel Polissya avant la catastrophe :

La piscine

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La ville de Pripyat avant la catastrophe de 1986. Ici devant la piscine municipale.
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La ville de Pripyat avant la catastrophe de 1986. Ici devant la piscine municipale.


[VIDÉO] La piscine avant la catastrophe :


Bilan de cette virée dans la zone de Tchernobyl

Je ne vais pas vous mentir, cette escapade radioactive m’a apporté une bonne dose de frustration. L’essence même d’un explorateur est de se faufiler partout, satisfaire sa curiosité et franchir l’interdit. Dans le cadre de cette visite, même si je m’en doutais avant, je n’ai pas pu faire grand chose, en quelques heures, il est impossible de survoler la zone dans son entièreté, un bon mois suffirait à peine alors imaginez ce que j’ai pu faire avec mon temps imparti. Le gros avantage d’avoir exploré Pripyat en hiver est d’avoir pu photographier les extérieurs sans problème car sinon la ville est tellement boisée qu’on ne voit même plus la plupart des bâtiments, c’est un paramètre à prendre en compte si vous avez l’intention d’allez là-bas.

Il est clair que je n’ai même pas exploré 1% de la zone étant donné que je n’ai même pas pu pénétrer à l’intérieur des bâtiments, la guide du jour était rigide et intransigeante, je n’ai même pas eu la volonté d’interpréter un sketch des Chevallier et Laspalès pour la soudoyer. Surtout que cette mesure d’interdiction de pénétrer à l’intérieur des bâtiments date d’Octobre 2016, les célèbres points de visite comme la piscine sont désormais prohibés. D’ailleurs au premier check-point, on signe une feuille pour accepter le règlement, les guides par peur d’être licenciés respectent ces mesures de prévention. Il était évident que, pour notre voyage de presse, la guide n’allait pas faire preuve de souplesse. Visiter la zone de Tchernobyl dans ces conditions, ce n’est clairement pas de l’Urbex, pour les courageux, il reste l’option de suivre ce qu’on appelle un stalker pour traverser pendant des heures la forêt et les animaux sauvages, l’adrénaline authentique. Cela demande une organisation rigoureuse car on ne peut pas partir dans ces conditions sans préparation, ce n’est pas sans risque. Cette rapide immersion m’a donné envie de revenir sur la zone pour découvrir plus de choses et dans une configuration où je ne serai pas en groupe.

Après, je ne vais pas bouder mon plaisir, j’ai tout de même eu cette chance de partir là-bas avec Planet Chernobyl qui propose justement plusieurs offres en fonction de vos envies, c’est à dire que vous pouvez explorer la zone avec un groupe ou privatiser un guide pour vous, c’est d’ailleurs ça que j’envisage pour notre prochaine excursion là-bas. Sincèrement, si vous devez vous rendre sur place, il faut y aller pour 2/3 jours minimum, une journée cela est bien trop court et vous serez comme moi frustrés de n’avoir vu que très peu de choses au final.

Ce type de voyage organisé permet à toutes les personnes majeures de vivre une réelle expérience hors du commun. Il n’y a rien de comparable et cet endroit restera un lieu de mémoire de l’ère soviétique à l’heure où l’Ukraine continue son processus de décommunisation entamé en 2015 qui consiste à détruire les monuments soviétiques, au renommage des villes, des lieux publics jusqu’à même interdire le parti communiste. Une symbolique de rompre tous liens avec son histoire soviétique. Cela ne sera certainement pas sans conséquence pour l’avenir, on efface pas l’histoire à coups de pioche. Dans la ville d’Odessa, une statue de Lénine a été remplacée par… une représentation de Dark Vador. Après, il est facile de regretter la démolition d’un patrimoine culturel quand on a pas vécu sous un régime totalitaire comme l’a pu l’être à son époque l’URSS.

Pour approfondir votre connaissance de cet endroit fascinant, je vous conseille de vous plonger dans la lecture du livre « La zone » de Markiyan Kamysh, un Ukrainien qui a déjà passé plus de deux cents jours à explorer la zone de Tchernobyl. En dehors des sentiers touristiques, il va au delà de l’interdit, à la découverte des coins les plus cachés : A lire de toute urgence : Lien Amazon.


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