Le Western Village est assurément le plus bel endroit abandonné que nous avons pu explorer, une des étapes importantes de notre roadtrip au Japon. Situé à Nikko, une ville de la Préfecture de Tochigi se trouvant à 150 kilomètres de Tokyo, ce parc d’attractions est désaffecté depuis le 7 décembre 2006. Avant d’arriver à destination, nous ne savions pas du tout quel serait le niveau de difficulté afin d’accéder au parc, sa forte médiatisation pourrait être quelque chose de préjudiciable pour nous, en effet il existe une multitude de reportages et d’articles sur internet parlant de ce lieu unique. De loin, on aperçoit déjà George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln, non nous ne sommes pas fous, nous n’avons pas été téléportés dans le Dakota du Sud mais nous sommes bien devant une reproduction du Mont Rushmore. Nous longeons le parc en voiture pour juger de sa faisabilité et remarquons qu’il est totalement libre d’accès, il y a bien une timide pancarte qui interdit de pénétrer à l’intérieur mais même elle ne croit même pas à ce qu’elle dit. C’est fou un tel lieu sans aucune barrière et fermeture pour le protéger, il est évident, qu’en dehors du Japon, un parc de cette envergure avec autant de choses à l’intérieur serait vandalisé et dépouillé en moins d’une journée et pourtant nous arrivons ici après déja dix ans d’abandon. Dieu que le Japon est un havre de paix et de respect, de la science fiction pour nous, étrangers à cette culture. Point de crevure en train de piller le lieu, absence de petite merde vandale, le pays du soleil levant arrive à prouver que le genre humain peut être civilisé, il faut le savoir hein. Allez on va vite déserter l’hexagone pour demander l’asile politique ici.
Le Western Village a été inauguré en 1974 avec comme thématique l’Ouest Américain. A sa création, l’endroit ressemblait surtout à un ranch avec des chevaux et un étang de pêche, c’est par la suite que le parc a évolué avec l’installation de plusieurs attractions. Nous déambulons à l’intérieur en ce début d’après-midi avec une certaine fatigue cumulée, déjà une matinée d’exploration et plusieurs heures de route pour maintenant devoir assurer un endroit aussi énorme. Tel un employé de McDonald’s totalement épuisé, regardant l’heure de sa débauche arriver à grand pas et voyant arriver un bus de gros lard prêts à le dévaliser de Big Mac, nous avançons, émerveillés par ce décor de Far West qui nous immerge dans un autre univers. Heureusement que nous avons encore deux batteries pleines car nos appareils photos vont chauffer. Cette jouissance de profiter d’un parc d’attraction pour nous tout seul ça n’a pas de prix et même si rien ne fonctionne, le charme opère tout de même. On a encore du mal à imaginer que nous avons pu rentrer ici avec une facilité déconcertante, tellement habitués à escalader ou à passer à travers un grillage vandalisé occassionant divers déchirages que nous avons l’impression d’être dans un guest apent, il n’en sera rien.
Nous avons pu profiter de ce lieu pour divers mises en scène photographiques avec les automates présents sur place rendant le lieu encore un peu vivant. C’est juste fantastique. Dans l’un des restaurants, le « Chuck wagon », nous trouvons à l’entrée une reproduction miniature du Mont Rushmore qui donne sur une centaine de tables supervisée par un grand drapeau américain. Nous passons maintenant au Indian Theater, qui était un cinéma en 3D, les strapontins sont encore là et nous pouvons y prendre place afin d’imaginer ce qui aurait pu défiler sous nos yeux. En face il y a la salle d’arcade avec une multitude de jeux, de quoi retomber immédiatement en enfance. Il y en a pour tout le monde, des amateurs de chevaux à ceux de motos, il n’y a pas de quoi s’ennuyer. Nous serons en admiration devant le Western Gun Shooting, une reproduction de saloon plus vrai que nature avec plusieurs automates s’adonnant à plusieurs mises en scène. Pour l’anecdote, dans l’une des machines à attraper des cadeaux à l’aide d’une pince, j’ai placé mon masque de lapin à l’intérieur pour faire croire à Marie qu’il était déjà là et avec la tête dans les nuages nous sommes repartis du parc sans lui, ne jamais faire une vanne de merde fatigué. Donc du coup le lendemain matin, nous avons refait de la route pour retrouver l’oublié et par chance il était encore présent.
Nous traversons des allées désertes avec comme décor une banque, le bureau du shérif, le magasin général, un hôtel, un bar, un studio photo pour les visiteurs, un coiffeur enfin toute une ville de l’ouest américain reconstituée. Du bonheur. Marie et moi arrivons devant le Buffalo Stadium qui permettait à l’époque de regarder les spectacles mettant en scène des cascadeurs avec des chevaux, c’était l’une des grandes spécificités de ce parc. Il y a même une église reconstituée et encore divers commerces. Nous nous dirigeons maintenant vers le Mont Rushmore où se trouve également l’American Dome mais pour cela nous devons passer au dessus d’un pont qui donne sur une route un peu passante, nous devons faire vite pour ne pas se faire repérer. Pour photographier les quatre présidents américains, nous devons nous frayer un chemin à travers la végétation qui a pris place sur l’amphithéâtre extérieur et qui donne face au monument. Puis nous avançons vers l’entrée du dôme où nous sommes accueillis par un monde féerique avec plusieurs automates représentant des oursons dont l’un est immense, d’après mes informations il mesure 3 mètres 80 mais malheureusement sa colonne vertébrale s’est brisée et il se retrouve à avoir sa tête sur ses pieds. Le géant de mousse sombre.
Aux étages du bâtiment, on retrouve une nouvelle salle de jeu et de restauration ainsi qu’un mémorial à la mémoire du Mont Rushmore avec des automates et des expositions sur l’histoire de ce monument. Nous repartons d’ici avec près de 400 photographies à trier et malgré plusieurs heures d’explorations nous n’aurons même pas eu le temps d’explorer la totalité de ce parc réservant encore pleins de surprises. J’ai passé plusieurs heures à récupérer des archives du Western Village, vous pouvez découvrir plusieurs photos anciennes prises par les clients et même une vidéo avec les automates en activité. J’ai pu également récupérer la dernière version du site internet avec à la clé le plan du parc et une brochure de l’époque, une mine d’informations très intéressantes.
Nous ne communiquons pas l’adresse de ce lieu pour des raisons évidentes de sécurité et n’encourageons pas à l’explorer par vos propres moyens. De nombreux cas d’accidents graves et mortels sont à déplorer dans les lieux abandonnés, merci de consulter cette page d’information : urbexsession.com/lieux-desaffectes-danger. Abstenez vous de nous demander l’adresse par message privé ou dans les commentaires, il n’y aura aucune réponse de notre part. Lors de cette exploration, aucune dégradation ni infraction a été commise pour pénétrer dans ce lieu. Nous n’avons aucune information sur les éventuels propriétaires. Si vous êtes propriétaire de cet endroit et que cette publication vous gêne, nous procéderons à sa suppression sur simple demande via notre page contact. Si vous avez en votre possession l’adresse de ce lieu et que vous souhaitez l’explorer, merci de ne rien dégrader ni vandaliser. Si les accès sont fermés, ne cassez rien pour rentrer, l’urbex est avant tout le respect des lieux, merci de faire vivre ce principe de base. Pour en savoir plus sur les règles de l’urbex, veuillez cliquer sur ce lien : urbexsession.com/les-regles-lurbex.
Vidéo filmée à l’époque par des visiteurs du parc, on peut remarquer les automates en action, retrouvés pendant notre exploration inanimés :
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