Nous roulons en direction d’un spot qui nous angoisse d’avance, un laboratoire de serpents abandonné. Cela nous rappelle une de nos premières explorations en 2013, en Belgique, nous avions visité une ancienne école vétérinaire abandonnée dans l’agglomération de Bruxelles dans laquelle nous avions immortalisé des animaux morts encore présents dans des bocaux, souvenirs. C’est toujours délicat de devoir immortaliser ce genre de décors, il faut avoir l’art et la manière de photographier la mort, il n’y a rien de beau ni de poétique là dedans. Sans parler des odeurs et de l’ambiance pesante qu’entretiennent ces endroits. Ce n’est pas pour autant que nous n’y allons pas, notre désir d’explorer des lieux atypiques est toujours plus fort.
Le lieu que nous allons explorer est un laboratoire de serpents situé dans la préfecture de Gunma au Japon, cet endroit a une histoire particulière. C’était un laboratoire amateur élaboré par Monsieur Hideto Fujii qui passait son temps libre à faire des expériences avec le venin de ses serpents. Il n’avait qu’une ambition à travers cela, celle de sauver sa femme d’une morte certaine. Akiyo, sa compagne depuis toujours, se battait depuis des années contre un cancer incurable qui l’atténuait de jour en jour. Sa vie bascula lorsqu’on lui diagnostiqua à l’hôpital un ostéosarcome, une tumeur maligne se localisant dans les os. Son espérance était d’autant plus limitée que ses deux poumons étaient touchés. D’ailleurs le corps médical ne lui accordait que peu de temps à vivre et ne lui prodigua aucun soin pour laisser son corps mourir sans la faire souffrir avec des chimios qui n’auraient aucune utilité. Sa force de vivre, elle la devait à son mari qui se démenait à chercher des solutions, croyant plus que tout à sa rémission. Il passait son temps à feuilleter de vieux grimoires parlant de médecine naturelle, il espérait plus que tout que la solution miracle allait se trouver à travers ces lignes.
L’un des traitements décrit consistait à faire macérer dans de l’alcool les venins provenant de dix espèces différentes de serpents et à faire avaler cela quotidiennement à la personne malade. Sans hésiter, Hideto dépensa toutes ses économies pour faire parvenir plusieurs serpents provenant de Chine afin de réaliser cela. Il transforma sa petite maison en bois modeste en véritable Serpentarium en préservant tout de même leur chambre comme pièce à vivre. Un projet fou mais guidé par son amour et son espérance. Akiyo ne croyait pas à ce traitement farfelu mais n’avait plus rien à perdre. Chaque jour, le même rituel à base d’ingestion de venins, un processus très désagréable tant cela créait d’horribles douleurs d’estomac. Son mari était devenu un véritable passionné de ses reptiles et n’avait de cesse de se documenter sur eux dans le but d’apprendre d’autres traitements et même de savoir comment les cuisiner.
A côté de ça, pour financer cette nouvelle vie à base de serpents, il devait travailler en tant que pompiste dans la station service de sa ville. Avec des horaires de nuit difficiles, il devait abandonner à contre cœur sa femme jusqu’au petit matin. Une réelle souffrance de la laisser seule car son état ne s’est jamais arrangé, bien au contraire, depuis quelques jours elle n’arrivait plus à se déplacer à cause d’une paralysie de ses jambes. Face à ce déclin, son mari n’avait jamais eu la volonté de l’emmener à l’hôpital pour ne pas que l’on ne le prenne pour un fou avec son traitement amateur à base de serpents. La spirale infernale. Malgré cela, il n’arrêta pas son traitement venimeux.
Un jour en rentrant du travail, il aperçut la porte d’entrée de son domicile totalement défoncée. En rentrant à l’intérieur, le désordre était total, la plupart des bocaux de serpents étaient renversés et brisés. Le sol était imbibé d’alcool et de formol. Avec prudence et en évitant de glisser ou de marcher sur des serpents encore vivants, il s’approcha de la chambre en découvrant sa femme inanimée avec une nécrose purulente au niveau du cou, elle avait été mordue par un des serpents échappé d’un bocal. Transportée en urgence à l’hôpital, elle décéda en cours de route. Leur maison avait été cambriolée sans ménagement en saccageant le laboratoire et tuant sa femme par la même occasion. Hideto ne rentra jamais chez lui et n’assista même pas à l’enterrement de sa femme. La thèse de son suicide fut la plus probable à cause d’une forte culpabilité d’avoir installé dans son foyer ce qui causa d’une manière indirecte le décès de sa femme. Depuis ce tragique événement, la petite maison fut laissée à l’abandon avec des bocaux de serpents encore présents. Lors de notre passage, nous ignorons encore si nous allons trouver beaucoup de choses à l’intérieur et c’est avec étonnement que nous découvrons encore un grand nombre de serpents, certains encore dans le formol, d’autre séchés au sol. L’ambiance est lourde et nous avons du mal à nous concentrer pour prendre nos photographies.
Nous n’y restons pas longtemps, nous avons pris la fuite en courant lorsque nous avons vu un long serpent vivant traverser la pièce. Une grosse frayeur. Par chance, nous avons pu avant cela faire une vingtaine de photos sans avoir pu apercevoir la chambre des défunts.
Nous ne communiquons pas l’adresse de ce lieu pour des raisons évidentes de sécurité et n’encourageons pas à l’explorer par vos propres moyens. De nombreux cas d’accidents graves et mortels sont à déplorer dans les lieux abandonnés, merci de consulter cette page d’information : urbexsession.com/lieux-desaffectes-danger. Abstenez vous de nous demander l’adresse par message privé ou dans les commentaires, il n’y aura aucune réponse de notre part. Lors de cette exploration, aucune dégradation ni infraction a été commise pour pénétrer dans ce lieu. Nous n’avons aucune information sur les éventuels propriétaires. Si vous êtes propriétaire de cet endroit et que cette publication vous gêne, nous procéderons à sa suppression sur simple demande via notre page contact. Si vous avez en votre possession l’adresse de ce lieu et que vous souhaitez l’explorer, merci de ne rien dégrader ni vandaliser. Si les accès sont fermés, ne cassez rien pour rentrer, l’urbex est avant tout le respect des lieux, merci de faire vivre ce principe de base. Pour en savoir plus sur les règles de l’urbex, veuillez cliquer sur ce lien : urbexsession.com/les-regles-lurbex.
L’histoire que vous venez de lire est totalement inventée, c’est une fiction écrite pour préserver la véritable identité du lieu.
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