Serena Cassaro a connu le Cesar Palace, c’est une jeune femme de 24 ans, étudiante en photographie, qui a eu son destin brisé dans cette boite de nuit en 2008.


A cette époque, Serena ne passait pas un week-end sans aller en boite de nuit avec ses amies, un rituel, classique, sous alcool et drogue jusqu’à l’aube. Une vie festive qui ne mettait jamais en danger ses études, elle était très appliquée dans le projet de sa vie, devenir photographe professionnelle. Elle a toujours eu cette ambition depuis toute petite, depuis le jour où son père lui avait acheté un appareil photo jetable. Elle aime prendre les instants de vie en photo et surtout l’architecture moderne, elle parcourt le monde pour immortaliser ces œuvres d’art. Une année d’étude encore pour pouvoir obtenir son diplôme national de photographie, le Graal pour se faire un nom dans ce milieu fermé.


Le 28 juin 2008, Serena doit se rendre chez sa meilleure amie qui fête son anniversaire, Tamara souffle sa 25ème bougie. Tout un monde s’entasse dans son petit appartement de la ville de Mondovi en Italie du Nord. Il y a une vingtaine de personnes réunies dans ce 25m². Serena ne connaît pas tout le monde, seulement quelques copines de son université. L’ambiance est folle, l’alcool coule à flot et la musique anime tout le quartier. A minuit, tout le monde s’interroge sur la suite de la soirée, Arturo propose d’aller dans un bar sympa se trouvant à cinq minutes. L’idée n’apportant aucun enthousiasme, il proposa par la suite de se rendre dans la grande discothèque tendance du moment, le Cesar Palace, un complexe de nuit faisant sensation tant par sa réputation de soirées endiablées que par les nombreuses stars défilant derrière les platines. Tout ce petit monde est enthousiaste à l’idée de continuer à faire la fête et ils partent en voiture à une dizaine de kilomètres, dans la ville voisine, Magliano Alpi. A une heure du matin, ils arrivent dans le parking bondé de la discothèque, la file d’attente est tellement longue qu’ils se demandent s’ils vont réussir à rentrer à l’intérieur. Après trente minutes d’attente et l’approbation des videurs, Serena, Tamara et les autres découvrent le Cesar Palace. Il y a plusieurs salles à l’intérieur, le complexe est énorme, plusieurs bars, de pistes de danse, répartis sur deux niveaux où plusieurs statues de César cohabitent ensemble, la fête peut commencer. Serena se défoule sur la piste de danse entre deux cocktails, sa beauté ne laissant insensible personne. Elle se fait draguer sans cesse, à chaque fois, elle les rejette pour profiter pleinement de la musique et de ses amies.


A trois heures du matin, la fête est à son paroxysme, le DJ de la soirée improvise un concours de strip-tease pour faire gagner une bouteille de champagne. Tamara demande à Serena de venir avec elle sur le podium pour participer au concours. Réticente, Tamara l’encourage et lui rappelle que c’est son anniversaire. Elle accepte. Sur le podium, les filles enchaînent les strip-teases devant une foule d’hommes surexcités. Arrive le tour de Serena, acclamée par un public en délire. Elle débute son show avec une danse sensuelle et sexy, le public est déchaîné et l’acclame à coups de sifflets et de cris. Son physique avantageux et l’approbation du public finissent par convaincre le DJ de lui remettre la bouteille de champagne. Il est quatre heures du matin, la boite de nuit se vide petit à petit tandis que Serena se sent mal, l’alcool l’a assommée et un terrible mal de tête l’handicape fortement. Elle se précipite aux toilettes. Accroupie devant le WC, elle vomit un cocktail d’alcools. Au plus mal, elle n’arrive même plus à se relever. Au sol, elle commence à sentir des mains la caresser, les cheveux, le visage, les seins, les fesses, elle arrive à reconnaître brièvement trois hommes, ils faisaient partie du groupe d’amis de Tamara. Elle leur demande de la laisser tranquille, un des hommes verrouille la porte du WC et commence à la déshabiller. Impuissante physiquement, elle crie à l’aide mais un des hommes l’en empêche rapidement en lui mettant sa main devant sa bouche. Ils lui enlèvent de force sa robe et son string et la pénètrent à tour de rôle, ses pleurs et ses cris n’y changeront rien, au contraire, l’excitation des hommes est accentuée par son comportement. Serena est violée avec une grande violence. De violentes claques au visage et aux fesses s’abattent sur elle, ses cheveux sont tirés sans ménagement. Des hommes, entrant dans les toilettes à ce moment là, entendent les gémissements de Serena et cet agitement sexuel se passant derrière une des portes des WC. Pensant à un acte consenti, quelques personnes taperont à la porte en rigolant et en insultant la fille de salope.


Après dix minutes de calvaire, les trois hommes s’échappent en la laissant au sol. En pleurs, nue, salie par le sperme sur son corps, Serena verrouille immédiatement la porte et pleure, choquée, n’osant plus sortir. Pendant ce temps, le DJ fait des appels au micro pour annoncer la fin de la soirée, tout le monde se précipite au vestiaire afin de récupérer ses affaires et le parking se vide à grande vitesse. Une femme de ménage arrive vers six heures du matin et tape à la porte du WC fermé en demandant s’il y a quelqu’un, Serena répond que oui, qu’elle va sortir. Elle se rhabille et sort du Cesar Palace avec une robe déchirée, un visage tuméfié, le maquillage dégoulinant. Le parking est vide, il n’y a plus personne, le jour se lève. Au bord de la route, elle entame une marche à pied d’une dizaine de kilomètres, il n’y a personne sur la route, pas une voiture ne passe, seuls les oiseaux chantent pour rappeler qu’il y a de la vie. Elle déambule comme un zombie, Serena est littéralement déconnectée, elle est ailleurs, comme si elle n’avait jamais quitté les toilettes de la boite de nuit. Arrivée chez elle, tombant sur son lit, elle pleure, elle crie, elle hurle, elle tape contre les murs, Serena craque en se rendant compte du drame qu’elle a vécu. Un sentiment de honte, de culpabilité, d’humiliation, elle ne sait plus comment faire, comment réagir face à ça. Sous sa douche, elle y restera un moment, à se nettoyer en profondeur ses parties intimes. Son corps souillé n’est plus le sien, sa vie, on lui a volée, plus rien ne sera comme avant.


Serena passe le dimanche dans son lit, les yeux grands ouverts, attendant que le temps passe. Son téléphone n’arrête pas de sonner, ses parents, Tamara et d’autres amies se soucient de ne pas avoir de nouvelles, les SMS reçus montrent de plus en plus leur inquiétude. Pour éviter que la police ne soit contactée pour une disparition, Serena enverra un message groupé disant que tout va bien, qu’elle se repose. Le lendemain matin, elle ne se lèvera pas pour aller en cours, plus d’envie, de motivation à reprendre sa vie d’avant. Pas prête à subir le regard des autres, pensant que son viol transparaîtrait, cette honte ne la quittera plus jamais. Les jours se suivent et se ressemblent, sans appétit et dans une grave déprime, l’état de Serena inquiète, ses parents lui rendant visite ne comprennent pas ce chamboulement. Depuis, sa mère lui rend visite chaque soir pour essayer de la faire manger et de la faire sortir mais elle est toujours tenue en échec.


Une semaine plus tard, à dix neuf heures, sa mère frappe à la porte, comme chaque jour depuis le drame, mais cette fois la porte reste fermée, Serena ne montre aucun signe de présence. Immédiatement inquiète, elle essaie de la joindre sur son téléphone, elle entend la sonnerie derrière la porte mais Serena ne décroche pas. Fort d’un mauvais pressentiment, elle appelle les pompiers qui arriveront un quart d’heure plus tard et défonceront la porte. Avec horreur, ils découvriront la jeune fille dans sa baignoire en sang. Elle est alors sortie de l’eau et ils découvrent son bras entaillé, son cœur bat encore, ils essayent de la réanimer sur place. Plusieurs boites vides de médicaments ont été également découvertes dans la salle de bain. Arrivée aux urgences, elle sera placée immédiatement dans un coma artificiel.


Cinq jours plus tard, Serena se réveille avec un horrible mal au ventre dû au lavage gastrique. Ses parents sont là, à son chevet. Elle déchante de constater qu’elle est encore là, devant sa mère, son père en pleurs. Son échappée est un échec, rattrapée par cette vie douloureuse. Meurtrie dans son mutisme, elle ne dit rien, la raison de sa tentative de suicide restera un mystère. Avec les conseils d’un psychiatre, Serena est placée dans une maison de repos, son état ne lui permettant pas de retrouver son autonomie en toute sécurité. Un nouveau lieu loin d’ici, loin de sa vie en deuil. Elle loge alors dans un centre adapté en France, dans les hauteurs de Grenoble, là où elle devra se reconstruire, se relever et entamer un nouveau départ. Ce traitement inflige une coupure totale avec sa vie, ses parents sont priés d’être en recul et de la laisser revenir toute seule vers eux, une étape cruciale qui a beaucoup de mal à être acceptée.


Au fil du temps, le grand air de la montagne française fait son effet. Serena passe beaucoup de temps avec un groupe à faire de longues randonnées, une bouffée d’oxygène qui lui donne une énergie nouvelle. Une nouvelle Serena qui efface petit à petit l’ancienne, morte. Le vestige du viol s’efface au fur et à mesure. De long mois ont été nécessaires pour qu’elle arrive à prendre ce recul. En janvier 2010, sa décision est prise, elle restera vivre en France. Elle quitte le centre de réadaptation pour vivre dans un appartement grenoblois. Elle entame une formation pour devenir guide de randonnée, véritable passionnée de nature, cet oxygène de vie lui est indispensable dorénavant. Quelques mois plus tard, elle obtient l’agrément nécessaire pour pouvoir proposer des randonnées et en faire son métier, loin de son projet initial de devenir photographe professionnelle. Solitaire, en dehors de ses activités pédestres, Serena est quelqu’un qui aime être seule, loin de la compagnie des hommes, devenue on peut dire asexuelle, sans regret et sans manque. Durant l’été 2011, elle vivra un beau moment, une belle retrouvaille. Allant chercher à l’aéroport de Lyon un groupe de randonneurs venus d’Italie, elle découvrira avec émotion que ses parents font partis du groupe. Une surprise inattendue, des pleurs, de l’émotion, Serena est heureuse. Un séjour d’une semaine pendant lequel ses parents découvriront la nouvelle activité de leur fille, une grande satisfaction de la voir épanouie, heureuse dans sa nouvelle vie. A leur départ, Serena leur promettra de leur rendre visite en Italie dès qu’elle le pourra.


Pendant le mois de février 2014, Serena est chargée de former un nouveau guide de montagnes, Sylvain, 42 ans en reconversion professionnelle, un bel homme, brun, grand, musclé, le séducteur parfait. A deux, ils parcourent les Alpes et les Pyrénées à travers plusieurs chemins de randonnées. De longues marches, difficiles, physiques, souvent avec une météo rendant les épreuves encore plus éprouvantes. Entre les deux personnes, les rapports sont à la fois complices et distants, Serena mettant naturellement une barrière entre les hommes et elle. Sylvain comprend assez vite que Serena cache quelque chose avec son attitude assez froide et troublante. Les randonnées s’enchaînent et la bonne humeur, l’humour de son compagnon de montagne font leurs effets et Serena se laisse aller à rigoler et à trouver un certain charme au randonneur.


Un matin de mars 2014, de bonne heure, ils doivent descendre le Mont Rose, se trouvant proche du Mont Blanc, cette descente est une des plus difficiles avec un dénivelé très important. Le temps est catastrophique avec une pluie torrentielle et des orages menaçants, le parcours devient vite stressant, apportant une grande dose d’adrénaline. La descente n’offre aucun refuge, aucun abri, la dangerosité de la randonnée avec les orages est grande, le pas s’accélère, ils se laissent déborder par l’agitation et la peur et Serena glisse sur un rocher, tombant quelques mètres plus bas. Sylvain se précipite vers elle et comprend vite qu’elle s’est cassée une jambe. La situation est chaotique. Avec les moyens du bord, il lui bande sa jambe avec des tee shirts. Le réseau téléphonique ne passant pas, il n’y a aucun moyen de joindre les secours. Sylvain abandonne son sac à dos et sa tente pour porter Serena sur son dos. Sylvain doit faire preuve d’une grande concentration pour ne pas tomber avec Serena. La roche toute mouillée est très accidentogène, les cris de douleurs de Serena n’arrangeant rien à la situation. En descendant quelques mètres plus bas, le couple s’engouffre sous un rocher faisant office d’abri, la foudre est trop menaçante pour continuer et la fatigue physique de Sylvain est insurmontable. Blottis l’un contre l’autre, cette épreuve ne pouvait que les réunir d’une manière plus concrète.


Ce jour là, Serena aura trouvé l’homme providentiel qui réussira à lui enlever sa peur de l’autre. Ils passeront la nuit dans le froid, avec une couverture de survie, une chaleur accentuée par cet amour naissant. Le lendemain matin, Sylvain décide de laisser seule Serena pour essayer de capter un réseau téléphonique en prenant bien soin de repérer l’endroit où il la laisse. Dix minutes de marche suffiront pour pouvoir communiquer avec les secours. Les pompiers interviendront en hélicoptère en ayant eu beaucoup de mal à les localiser. Arrivés à l’hôpital, le calvaire est enfin terminé. Sa jambe est fracturée, des mois sont nécessaires pour qu’elle puisse remarcher convenablement. Ce temps de traitement, elle le passera chez Sylvain, un homme aux petits soins ne manquant pas d’attentions envers elle. Serena n’a plus d’autres choix que de se rendre à l’évidence, elle est tombée amoureuse de lui.


Un amour partagé tant Sylvain est subjugué par son charme et son accent italien craquant. Sans précipiter les choses, ils n’auront jamais l’un pour l’autre un geste ou un mot déplacé, les choses se passent lentement et avec beaucoup de tendresse. Ils passent leur temps à se raconter leur vie, leurs passions, leurs engagements. Serena racontera tout, tout, sauf sa nuit tragique au Cesar Palace, comme si cet événement n’avait jamais existé, l’enterrement du viol a bien eu lieu. Les premiers baisers s’échangent avec passion, tout avec réserve, Serena se refusant à passer sexuellement à l’acte. Une peur présente car elle n’a depuis le drame jamais eu de relations sexuelles, Sylvain comprenant la gêne ne précipitera pas les choses.


Depuis plusieurs jours, Serena souffre de fortes fièvres, malgré les antibiotiques, son état ne s’améliore pas. Son médecin traitant décide alors de faire des analyses de sang complètes pour comprendre son état. Les résultats de ces analyses seront fatals pour elle. Accompagnée de Sylvain, le médecin lui demandera d’attendre dans la salle d’attente pour se retrouver seul avec Serena. Trouvant difficilement les mots, le docteur est hésitant, mal à l’aise, elle, comprenant vite que quelque chose de grave l’attend, lui demande expressément ce qu’il se passe. D’un ton sec, yeux dans les yeux, il lui annonce qu’elle a contracté le Sida. Serena s’effondre en pleurs, le médecin, essayant en vain de dédramatiser la situation, lui indique que des traitements existent pour combattre la maladie et vivre normalement. Le message ne passe pas et Serena est horrifiée par la nouvelle. Sylvain sera demandé par le médecin afin de venir la récupérer, sans lui donner plus de détails sur les résultats de l’analyse. Dans la voiture, Serena est toujours en pleurs, Sylvain lui demande ce qu’elle a, ne répondant pas, il insiste lourdement, ne souhaitant pas rester à côté de ce qui se passe, elle lui dira en sanglots qu’elle est atteinte du Sida. Sylvain est choqué et arrête la voiture, il ne trouve pas les mots et la prend dans ses bras. Pour la consoler, il n’arrêtera pas de lui dire que rien ne changera entre eux et qu’il l’aimera toujours. Il sera là, là pour l’aider à vaincre la maladie et à vivre comme les autres, un discours qui arrivera à lui faire sécher ses larmes.


Leur quotidien est alors devenu rythmé par les prises de sang et les trithérapies. Une vie difficile durant laquelle la mort cohabite en permanence avec la personne. Malgré de belles paroles, Serena ne se fait aucune illusion, Sylvain prend ses distances petit à petit. Il lui parle de plus en plus sèchement, s’absente de plus en plus et ne lui dit plus je t’aime, la maladie a déjà gagné la première partie. Un jour, en sortant de l’hôpital, comme à son habitude, Serena attend Sylvain. Elle attendra des heures sans parvenir à le joindre au téléphone. Il ne viendra plus. Arrivée à son domicile en taxi, elle découvre que Sylvain a pris toutes ses affaires ne laissant aucun doute sur son intention. La lâcheté a eu raison de son homme. Cette nuit sera terrible, seule dans son lit, Serena n’a même plus l’envie de pleurer, elle se remémore juste les bons moments qu’elle aura passé avec l’homme qui lui avait redonné ce goût d’aimer. Des flashbacks de sa vie, ce soir là, Serena les verra défiler, sans filtre, le Sida, Sylvain, la montagne, ses parents, l’Italie, ses anciens amis, le Cesar Palace… et son viol. Elle n’échappera jamais à ce souvenir, à ces hommes souillant son corps, encouragés par une masse d’hommes derrière la porte l’insultant. Sa vie détruite est vouée à le rester. Le sida a eu trois visages ce soir là, cette maladie elle l’a forcément contractée pendant le viol étant donné qu’elle avait toujours eu des rapports protégés, ce viol elle ne pourra plus jamais s’en séparer, il est dans son sang.


La haine remplace la tristesse, la vengeance dégage la quiétude. Que sont devenus ces trois violeurs? Où sont-ils? Que font-ils? A ces questions là, Serena veut absolument avoir les réponses. Sur son ordinateur, elle s’inscrit avec une fausse identité sur Facebook, pour déterrer son ancienne vie et y découvrir ce présent qu’elle aurait dû vivre. Immédiatement, elle cherchera le profil de Tamara, sa meilleure amie, par qui tout est parti. Elle se trouve bien sur Facebook, Serena la demande en amie et patientera de longues heures jusqu’à l’acceptation de l’invitation. Elle passera ensuite ses jours à remonter le passé virtuel de Tamara, jour après jour, mois après mois, année après année.


Tout y passe, devenue experte comptable, sa vie en apparence se déroule sans accroc. Des photos d’elle, en robe de mariée, un mariage passé, il y a du monde sur les photos de la cérémonie et elle reconnaît brièvement quelques personnes, des anciennes amies, Alice, Olga, Ornella.. Tant de souvenirs qui resurgissent. Le rythme de son cœur ira en s’accélérant lorsqu’elle découvrira deux hommes sur la photo, souriant et faisant des grimaces sur les photos suivantes. Elle n’a aucun doute, ce sont deux de ses violeurs. Serena tremble, la peur resurgit, la colère et la haine lui font fermer son ordinateur avec rage et elle ira prendre l’air dehors. Elle marche, sans but, les photos qu’elle vient de voir passent en boucle dans sa tête, ses violeurs ont de nouveau un visage, leur sourire et la bonne humeur sur ces images après ce viol sont totalement insupportables à observer.


Pendant une heure, elle marchera pour disperser toute sa nervosité. De retour chez elle, connectée de nouveau sur Facebook, elle demandera en ami les deux violeurs pour en savoir plus sur eux, sur leur vie. Une fois ce but atteint, elle passera en revue les profils de Romero et de Federico, elle peut enfin mettre un nom et prénom sur ses tortionnaires. Elle ne trouvera aucune trace de vie du troisième violeur. La vie de Romero est abjecte tant elle diffère de l’acte horrible qu’il a commis, papa de deux enfants et en couple avec une ravissante femme, ce décalage n’est pas acceptable pour Serena. Federico, lui, apparemment, est resté dans un principe de vie faites de sorties et d’amis. Tous deux ont des vies aux apparences parfaites, les coupables s’en sortent tandis que la victime n’a jamais réussi à passer complètement ce cap morbide. Serena trouvera difficilement le sommeil, les photos de Romero jouant avec ses enfants, embrassant sa femme sur une plage idyllique sont cauchemardesques. Son temps libre, elle le passera dorénavant à observer la vie Facebook de ses deux violeurs. Elle ne loupe aucun détail de leur vie et inscrit sur un fichier word toutes les composantes de leur quotidien, leur adresse personnelle, celle de leur travail, leurs voitures, leurs habitudes de sorties, leurs goûts. A distance, Serena compose un document digne d’un agent secret, elle ne sait pas sur l’instant l’utilité d’une telle démarche mais le fait quand même. Obsessionnelle, Serena vit avec Facebook et ses deux violeurs, sa vie étant inexistante, elle en vit deux par procuration. Se laissant mourir par défaut, elle a bien décidé de ne plus poursuivre son traitement contre le VIH, plus tôt sera la fin, plus tôt sera l’épilogue d’un destin brisé.


En ce jour du 2 mai 2015, Romero annonce un grand événement sur son profil Facebook, la date de son mariage, le 30 août 2015, ce qui surprendra tout le monde tant l’événement n’était pas prévu, une surprise totale. Un flot de félicitations accompagnera la nouvelle dans les commentaires. Depuis l’annonce, Romero, au jour le jour, publie des photos de la préparation de l’événement, la photo de l’église, de la mairie, de la salle de bal, tout est soigneusement annoncé aux invités. Le jour de l’heureux événement est arrivé, il est dix heures du matin, une cinquantaine de personnes se trouvent devant le parvis de l’église de Fossano. Le monde se presse pour entrer dans l’édifice afin de pouvoir acclamer la mariée se dirigeant vers Romero.


Tout le monde les applaudit, tout le monde, sauf une femme, un chapeau couvrant légèrement son regard, cette femme n’est autre que Serena venue, au plus près, observer la cérémonie. Pour dissiper tout doute, elle est venue affublée d’une perruque rousse et d’un maquillage poussé. Les mariés s’embrassent, un air de Vivaldi résonne dans l’église, le moment est magique. Leurs deux enfants emmènent les alliances, l’émotion est forte, l’amour intense qui se dégage ce jour ne fait aucun doute. Serena observe, assis devant elle, à quelques rangs, Federico, il est seul, le sourire aux lèvres à observer son ami. A la sortie de l’église, le riz se déverse sur le couple, les deux enfants pleurent tant l’émotion et la ferveur sont grandes. Pour s’immiscer au sein de la cérémonie, Serena n’hésitera pas à partir à la rencontre de Federico. Charmeuse, elle se fera passer pour une collègue de travail de la mariée. Ils sympathiseront rapidement, dragueur dans l’âme, l’homme n’est pas insensible à cette femme venant vers lui. Serena rigole de bon cœur aux blagues de Federico et n’hésitera pas à le complimenter à plusieurs reprises. La cérémonie doit se poursuivre dans un ravissant château offrant un parc de plusieurs hectares avec une grande piscine, un magnifique cadre, prémisse d’un mariage réussi.


L’après midi est animée par un orchestre. Les invités défilent sur le podium pour dire quelques mots aux mariés en se passant le micro les uns après les autres. Federico, sur la scène, racontera quelques anecdotes de vie sur Romero, des anecdotes amusantes qui feront rigoler la foule comme cette anecdote où Romero avait oublié de bien serrer le frein à main de sa voiture qui a ensuite dévalé une côte et a fini par se retrouver au fond d’un lac. Après quelques applaudissements, Federico cherche une personne à qui passer le micro et voit au loin Serena, il s’avance vers elle micro à la main et annonce que c’est à son tour de parler. Mal à l’aise, elle refusera catégoriquement d’y aller mais sous les encouragements des gens, elle ne peut pas se résigner. Micro à la main, elle avance doucement vers la scène en se demandant ce qu’elle pourra dire. Prise à son propre piège, elle se retrouve sur le podium à regarder les mariés et les invités, elle aperçoit même devant elle, assise au premier rang, Tamara, la peur d’être reconnue est immense. Le silence est complet, le malaise est perceptible. Serena a les larmes aux yeux, elle se trouve dans l’épicentre de ce qui a tué sa vie, il faut qu’elle surmonte cela. Tête baissée, elle prononcera quelques mots à peine audibles, une félicitation brève et une longue vie au couple, personne n’applaudit, le silence est pesant et l’orchestre prend immédiatement la suite, la musique reprend. Les mariés s’interrogent sur l’identité de la personne, tandis que Serena revient vers Federico. Le soir arrive, le repas commence, Serena s’est mise en retrait pour ne pas se mettre en danger, toutes les chaises et les tables sont nominatives, elle attendra le bal pour refaire son apparition. Pendant le dessert, Federico va voir Flavia, la mariée et lui demande quelques informations sur sa collègue de travail. Intriguée, Flavia lui dit qu’elle n’a invité aucune personne de son travail, il insiste en disant qu’elle a même parlé au micro tout à l’heure sur la scène, la femme rousse. Flavia lui dit qu’elle ne la connaît pas et que son mari non plus. Sidéré, Federico revient s’asseoir à sa table et n’arrête pas de penser à cette mystérieuse femme. La soirée se passe, la musique disco déchaîne les invités sur la piste. Le DJ annonce le moment romantique, le slow des mariés.


Au milieu de la foule, les mariés animent le bal sur une danse sensuelle, les invités sont priés de venir danser également. Plusieurs couples dansent sur la piste, Federico s’avance vers une chaise pour s’asseoir quand une main se pose sur son épaule, il se retourne, Serena l’invite à danser. Sans un mot, ils se retrouvent l’un contre l’autre à s’adonner à un slow. Regard contre regard, ils s’embrassent et se caressent le visage, la magie du mariage opérant. Se mettant à l’écart, ils s’embrassent sans cesse et se chauffent l’un comme l’autre, Serena le tire vers les toilettes pour s’y enfermer avec lui. Assis sur le WC, elle chevauche sauvagement sa conquête d’un soir. La scène est torride, son sexe sortant de son costard, habillé, il baise cette belle inconnue jouissant sans retenue. Avec son bas résille, Serena bande les yeux de Federico en continuant à le chevaucher. En plein acte, sans pouvoir voir, Federico fait l’amour à une femme qui tient un couteau de boucher à la main. Elle lui plante dans la gorge, Federico s’étouffe, crache du sang et Serena continue à lui planter à plusieurs reprises le couteau dans la gorge tout en continuant à le chevaucher. En quelques instants, Federico décède. Serena se rhabille et embrasse une dernière fois son idylle. Avant de partir, elle prendra soin de verrouiller la porte des toilettes.


Il est presque cinq heures du matin, les invités montent dans leur chambre, dans ce grand château. Les enfants du couple dorment avec la grand mère. Les mariés, eux, ont droit à la superbe suite royale. Tout le monde est couché, le château ferme ses lumières pour conclure cette soirée de toute une vie. En pleine nuit, quelqu’un toque à la porte de la chambre des mariés, Flavia se lève et ouvre la porte, Serena lui demande de la suivre, sa mère la demande, elle n’arrive pas à calmer les enfants. Flavia enfile rapidement des habits et suit Serena vers la chambre des enfants. Flavia ne peut s’empêcher de lui demander qui elle est, elle, d’un ton lapidaire, lui répondra directement qu’elle est Calpurnia Pisonis, femme de César. Flavia, ne comprenant rien à ce qu’elle dit, ne la relancera pas. Arrivées devant la porte de la chambre, il n’y a aucun bruit, le silence est complet, Serena lui dira que c’est sûrement grâce à elle que les enfants se sont calmés.


Elle ouvre la porte, les lumières sont éteintes, en refermant la porte Serena allume un lampadaire et Flavia découvre ses deux enfants et la grand mère décapités dans la pénombre. Au moment où Flavia se met à hurler, Serena lui tranche la gorge. Serena, couteau à la main, monte en direction de la chambre de Romero, dans le noir complet, elle rentre dans la chambre et s’engouffre directement sous les draps. Sans attendre, elle lui fera une fellation, l’homme pensant naturellement que c’est sa femme. Romero est aux anges, Serena le suce en lui caressant le torse, il lui tient sa tête pour qu’elle continue encore, l’homme est prêt à jouir. C’est à ce moment là que Serena va mordre jusqu’au sang le sexe de Romero qui se met alors à hurler, il allume la lampe de chevet et découvre Serena sans sa perruque, il la reconnaît immédiatement, il essaye de lui faire ouvrir la bouche mais elle mord de plus en plus et lui hurle à la mort. Les hurlements déchirent le silence du château et toutes les chambres s’allument. Romero tape violemment la tête de Serena mais elle ne lâche pas son sexe. Il crie au secours et des personnes entrent dans la chambre et voient une scène de carnage. Serena se retourne vers eux, le sexe arraché de Romero dans la bouche, couteau à la main, elle s’enfuit en menaçant les invités, monte dans une voiture et disparaît. La police et le Samu sont appelés immédiatement, arrivant sur place quelques minutes plus tard. Romero décédera d’une hémorragie fatale.


Serena roule jusqu’au Cesar Palace, se trouvant à quelques kilomètres de là. Arrivée sur les lieux, elle découvre que la boite de nuit est désaffectée, vandalisée, il n’en reste rien. Le lieu est devenu lugubre à souhait. Laissant sa voiture au parking, elle marche en direction de l’entrée, la porte est grande ouverte. Elle se remémore le soir où sa vie a pris cette tournure dramatique, les images sont bien là, la musique de l’époque aussi. Les bouteilles vides de Champagne jonchent le sol, des cotillons, des verres brisés, autant d’éléments d’une vie détruite. En direction des toilettes, Serena est en pleurs et revit ces instants traumatisants, elle arrive au WC du viol, il n’y reste plus rien, juste une pièce avec du carrelage en morceaux, elle s’y effondre en pleurs, hurle à la mort et se tranche la gorge. Elle fut retrouvée quelques heures plus tard grâce à sa voiture stationnée sur le parking, le décès constaté, rien n’a pu être fait pour la réanimer. Elle sera partie de ce monde avec son terrible secret et ce mystère qui subsistera sur les raisons de son déchaînement de violence envers ces six personnes décédées.


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L’histoire que vous venez de lire est totalement inventée, c’est une fiction écrite pour préserver la véritable identité du lieu.



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