Ce château devait être la symbolique du renouveau, d’un changement de vie pour ce couple de parisiens. Hervé et Magalie souhaitaient depuis longtemps quitter cette capitale devenue trop usante pour offrir à leurs deux filles un rythme de vie plus apaisé. Après des mois de recherche, le coup de cœur apparut à une centaine de kilomètres de la tour Eiffel, pour ce château à vendre au centre d’un village peuplé d’une centaine d’âmes. Il n’était pas en très bon état, cela faisait déjà presque trois ans qu’il était en vente, il servait autrefois d’école communale. A l’intérieur, le couple découvrit plusieurs vestiges avec des salles de classe encore dans leur jus avec les bureaux et chaises d’époque ainsi que de vieux tableaux sur lesquels il était encore inscrit le nom de quelques élèves, un véritable retour dans le temps. Investir ici n’était pas quelque chose d’évident, l’investissement pour ce qui était des travaux était très important, ils étaient bien conscients qu’ils étaient partis pour des années de galère. Le charme du lieu opérant, ils achetèrent tout de même le lieu.
Hervé était directeur d’exploitation au sein du siège régional d’une banque tandis que Magalie était mère au foyer et s’occupait de ses deux filles, Clémence, 8 ans et Sophie âgée de 6 ans. Le sacrifice n’était pas mince, le chef de famille devait se rendre régulièrement à Paris pour diverses réunions tout en conjuguant les travaux du château. Rapidement, l’ambiance au sein du couple se dégrada, l’un reprocha à l’autre de délaisser les travaux du château quant à l’autre lui demandait d’agir au lieu de se plaindre. Ce qui devait être un nouveau départ devint une menace pour la famille. Des dépenses importantes imprévues, un emploi de plus en plus stressant dû à la distance et un climat familial austère, Hervé commençait à perdre la maîtrise de sa vie. Sans jamais pouvoir récupérer de ses semaines de travail, il passait ses week-ends à entretenir ce château devenu un cauchemar. C’était en fonction de leurs finances qu’ils pouvaient faire intervenir des prestataires pour diverses tâches, comme pour la rénovation totale de la toiture mais généralement ils faisaient le nécessaire pour faire tout eux mêmes, ce qui était fastidieux pour ces gens loin d’être bricoleurs.
En priorité, ils avaient rénové le rez de chaussée et les chambres en délaissant les étages supérieurs, ce qui rendait la chose atypique, il y avait à la fois l’aspect habitation et le côté désaffecté au deuxième étage avec les classes de l’ancienne école. Un quotidien devenu lourd et épuisant ce qui n’était pas sans conséquence. Sexuellement c’était le calme plat, Magalie, trop préoccupée par les travaux, avait sacrifié sa libido. Quelque chose de pesant pour son mari. La masturbation était un exécutoire jusqu’à ce qu’il craque et cède à l’immoral. Un soir, en rentrant de Paris, au volant de sa voiture, Hervé, à quelques kilomètres de son domicile, passa devant la camionnette blanche d’une prostituée. Ce n’était pas la première fois qu’il passait devant, elle faisait partie du paysage, c’était le folklore du coin. Mais ce soir là, peut être avait-il aperçu le décolleté de cette femme illuminé par les lumières fluo, ce qui lui provoqua une excitation soudaine. Immédiatement, il fit demi tour pour se garer à côté de la camionnette. A la fois excité et fébrile à l’idée de franchir un cap qu’il n’aurait jamais imaginé, d’un ton hésitant et bégayant, il demanda à la prostituée le prix d’une passe. Couché à l’intérieur du camion sur un matelas usé par le temps, au milieu d’emballages de préservatifs et de lubrifiants, la femme le déshabilla. Totalement inactif, sa conscience le bloqua totalement, lui habitué ordinairement à fréquenter les beaux endroits se retrouvait là dedans, dans cet univers malodorant dans lequel l’odeur d’un déodorant bon marché combattait avec difficulté les transpirations consécutives. Pendant la fellation, la prostituée le regarda fixement ce qui gêna Hervé. Elle lui caressait tendrement le torse en lui léchant le gland. Des gestes affectueux qui déconcertèrent totalement le client. Plus du tout à l’aise, il lui expliqua qu’il ne souhaitait pas continuer, elle, insistante, lui dit qu’elle allait quand même le faire éjaculer. Sourire aux lèvres, le masturbant en le regardant, l’homme déversa ses spermatozoïdes sans panache, c’est à ce moment là que la prostituée lui lança un « je t’aime ». Croyant à une mauvaise blague, Hervé lui demanda de répéter. Assumant ces mots, elle lui répéta à plusieurs reprises qu’elle l’aimait et qu’elle voulait faire sa vie avec lui.
Écœuré par ce mélange de genres, Hervé se rhabilla précipitamment en lui balançant un billet de 50 euros. Sans lui dire un mot, il monta dans sa voiture pour rentrer chez lui. Sur la route, il remarqua à travers son rétroviseur les phares d’un véhicule qui le suivait depuis un moment. Il accéléra par peur d’être attaqué sans que ça ne fasse effet sur le véhicule à l’arrière qui continuait à le suivre. Arrivé devant le portail de son château, Hervé vit le véhicule s’arrêter également, c’était le camion de la prostituée. Fenêtre baissée, elle lui demanda si elle pouvait venir boire un dernier verre chez lui. Paniqué à l’idée que sa femme ne le voie avec elle, il courut vers la camionnette pour lui demander de partir immédiatement, il lui expliqua qu’il était un homme marié et qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle. La mine attristée, elle réitéra ses sentiments en lui disant qu’elle l’aimait et qu’elle ne voulait pas le quitter. Énervé, il lui donna un billet de 100 euros en lui demandant de s’en aller et de ne plus jamais revenir sinon il allait faire appel à la police pour harcèlement. Elle déchira le billet en plusieurs morceaux et s’en alla. Plus tard, dans son lit, auprès de sa femme, Hervé fut dans l’incapacité de trouver le sommeil. Cette dernière heure était tellement incompréhensible qu’il se repassait à plusieurs reprises le film dans sa tête. Lui, qui n’avait jamais été voir de sa vie une prostituée, avait franchi ce cap en récoltant une folle amoureuse, une punition divine en somme. Il passa une nuit blanche à stresser en imaginant que sa femme puisse un jour être au courant de son dérapage irréparable.
Le lendemain matin, pour débuter le week-end, Hervé s’occupa, avec sa femme et ses filles, du jardin, ils plantèrent divers fleurs et légumes ce qui amusait beaucoup Clémence et Sophie. Une matinée durant laquelle l’homme montrait des signes affectifs envers Magalie, l’embrassant et lui caressant le visage, comme s’il avait peur qu’elle ne se rende compte de quelque chose. Des gestes qui étonnèrent l’intéressée car ils devenaient si rares depuis ces derniers mois. Pendant la plantation des plants de tomates, des coups de klaxons brisèrent l’ambiance conviviale de la petite famille. Sur la route qui bordait le château, une camionnette blanche passa en klaxonnant, Hervé la reconnut immédiatement, c’était le véhicule de la prostituée. Totalement liquéfié, Hervé peinait à cacher son malaise. Sa femme interrogative lui demanda ce qu’il se passait. Bégayant, il lui dit qu’il avait un coup de barre et qu’il allait se reposer un moment. L’homme marchait en tremblant, conscient qu’une menace tournait autour du château, il se savait piégé et sans solution pour arrêter cette folle. Porter plainte équivaudrait à mettre en lumière cette nuit de vices et ferait exploser sa famille, il ne pouvait strictement rien faire, juste espérer qu’elle allait l’oublier. Il resta cloîtré des heures dans la chambre jusqu’à ce que sa femme aille le chercher pour lui dire qu’une personne demandait de l’essence pour son véhicule tombé en panne. En descendant les marches, il aperçut la prostituée attendre devant la porte. A la limite de s’évanouir, l’homme s’avança, imaginant sa vie défiler au fur et à mesure. Il lui demanda ce qu’elle voulait et elle lui répondit gênée qu’elle était tombée en panne d’essence et qu’elle ne trouvait pas de station à proximité. D’une voix tremblante, il lui dit qu’il n’avait pas d’essence à lui dépanner et qu’elle n’avait qu’à aller voir ailleurs. Insistante, elle lui demanda au moins de l’accompagner à une station avec son baril pour le remplir d’essence. Magalie demanda à son mari de lui venir en aide. C’est comme cela qu’il se retrouva une nouvelle fois seul avec elle. En route vers la station service, elle lui dit qu’il n’était pas nécessaire qu’ils aillent jusqu’au bout, son véhicule n’était pas en panne, elle souhaitait juste faire connaissance avec sa famille. Freinant brusquement, à bout, il lui demanda ce qu’elle voulait, pourquoi elle agissait ainsi, elle lui répondit qu’elle ne souhaitait que son amour. Pointant son doigt vers elle, il lui intima l’ordre de disparaître, qu’il n’hésiterait pas à employer la méthode forte. Une menace qui eut comme effet un magnifique sourire de la prostituée. Comme convenu, elle repartit au volant de sa camionnette avec son bidon vide devant la femme et les filles d’Hervé. Il la salua comme si de rien n’était.
Le soir, pendant le repas, il ne mangea rien, trop préoccupé par la prédatrice, il était totalement absent, isolé dans son imagination bien trop funeste. La peur au ventre, chaque jour lorsqu’il partait à Paris, Hervé pensait à cette prostituée, à ce qu’elle pourrait faire, venir en son absence au château et tout raconter à sa femme, une torture mentale insoutenable. Au travail, il n’était plus du tout concentré, ses collègues remarquaient qu’il n’était pas bien mais lui ne pouvait pas se confier, comment pourrait-il ? Vers 22 heures, en rentrant, il passa comme d’habitude devant l’emplacement de la camionnette mais avec surprise il s’aperçut qu’elle n’y était pas, soulagement, de courte durée. Car arrivé devant son château, il remarqua qu’elle s’était garée en face, à l’attendre. Au cas où il ne l’aurait pas vue, elle lui fit même des appels de phares. Jouant l’indifférence, il ne se retourna pas et rentra chez lui. Devenu paranoïaque, il vérifia que toutes les portes et les fenêtres étaient bien verrouillées. Un sommeil perturbé par des cauchemars, avec toujours la même protagoniste, obsessionnel, il s’imaginait se réveiller dans son lit auprès de la prostituée. Sursautant en sueur, Hervé était totalement paniqué, Magalie était dépassée par son comportement, pensant que c’était son travail et les travaux qui le perturbaient ainsi.
Le lendemain après-midi, comme d’habitude, il appela sa femme pour avoir des nouvelles, Magalie lui annonça qu’elle avait reçu une visite surprise de la femme qui était venue il y avait quelques jours pour une panne d’essence. Perdant ses moyens au téléphone, il lui demanda ce qu’elle voulait, « Juste nous remercier de l’avoir aidée » s’exclama sa femme, « elle nous a apporté un bouquet de fleurs et des jouets pour les filles », Hervé inquiet demanda si elle était encore présente au château, elle lui répondit par la négative et la discussion s’arrêta ainsi. Il comprit que la menace était de plus en plus grande sans savoir sous qu’elle forme elle allait se mettre en exécution. Son idée était de fuir, de déménager et d’abandonner le château pour protéger sa famille de cette maniaque. Comme la veille au soir, à son arrivée, la camionnette était toujours positionnée devant son domicile, toujours les mêmes appels de phares, toujours la même menace. En pleine nuit, le couple entendit quelqu’un frapper à la porte. Magalie paniqua en imaginant des cambrioleurs tandis qu’Hervé imaginait une autre probabilité. Par la fenêtre de la chambre donnant sur l’extérieur, il ne vit personne devant la porte. Ils ne trouvèrent plus le sommeil. Le matin, au petit déjeuner, l’air de rien, Hervé dit à sa femme qu’il était fatigué de faire des allers retours pour la capitale, regrettant son ancienne vie et souhaitant revenir vivre là bas. Dans une incompréhension totale, elle lui expliqua qu’elle ne partageait pas ce souhait en lui demandant de trouver un travail plus près. Pour la convaincre, il lui dit que les travaux du château allaient mettre leurs finances en péril, elle ne lui répondit pas.
Derrière son bureau, Hervé fondait en larmes, excédé, il n’arrivait plus à se contenir. Trop de pression, de peur et de menaces sur sa vie l’assassinaient lentement. Pendant ce temps là au château, Magalie s’occupait de faire faire les devoirs aux filles, interrompue par une personne frappant à la porte. C’était encore la prostituée, sans un mot, elle lui enfonça un couteau en plein cœur puis entra à l’intérieur. Au sol, Magalie décéda. Clémence et Sophie n’avaient rien vu, elles étaient à l’étage, dans leur chambre. Couteau ensanglanté à la main, elle monta les marches une à une. Devant les filles, elle s’approcha tout en douceur en souriant jusqu’à les poignarder avec une grande sauvagerie. A 15 heures, Hervé téléphona chez lui, il ne reconnut pas la voix de sa femme à travers ces quelques mots « Je t’attends mon chéri, je t’aime ». Il essaya de rappeler à plusieurs reprises sans succès. Avec un mauvais pressentiment, il partit de son travail plus tôt que prévu. A toute allure sur l’autoroute, il imagina le pire mais ce qui était loin de la réalité. Arrivé au château, sa peur se confirma en voyant la camionnette blanche stationnée devant le portail. En entrant chez lui, il remarqua du sang un peu partout, au sol, sur les meubles. La télé était allumée, il s’approcha du salon et aperçut, de dos, sa femme et ses deux filles assises. Il les appela mais personne ne se retourna, totalement immobiles. Arrivé face à elles, l’horreur, il découvrit ses deux filles égorgées et une personne portant un masque de peau humaine, il reconnut avec effroi le visage découpé de sa femme. La prostituée l’enleva et rigola en voyant sa réaction. Paniqué, il commença à s’enfuir du château mais se fit rattraper immédiatement. Hystérique, à coups de marteau, elle lui défonça la boite crânienne. Le château devint une véritable boucherie. Après avoir tué toute la famille, elle s’en alla en prenant le soin d’effacer précautionneusement toutes ses traces en abandonnant ce château de l’horreur. Il fallut attendre deux jours pour que la tuerie ne soit découverte par un habitant du village, interloqué de voir depuis un moment la voiture d’Hervé la porte ouverte. En entrant seul au château c’est lui même qui découvrit ce carnage. Quatre cadavres dont un avec la peau du visage découpée. Une affaire qui marqua à tout jamais la commune.
Quatre mois plus tard, en périphérie de Lyon, comme un rituel obscène, Nicolas alla voir une prostituée le jour de sa paye, une différente à chaque fois, ça devenait même son seul moyen de faire connaissance avec d’autres personnes, triste. Ce soir là, pendant qu’il pénétrait cette femme dans la camionnette, il fut déstabilisé par ses « je t’aime ».
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