Quel explorateur êtes-vous ? C’est une question que je me pose, l’Urbex étant une passion de plus en plus en vogue, il va de soi que son exposition engendre de plus en plus de pratiquants, de sites web et de pages Facebook. Très régulièrement, on nous envoie des messages pour nous demander des adresses, des échanges, des indications sur le lieu, s’il est sécurisé, sous alarme, sous gardiennage, par quel accès faut-il entrer ou bien encore l’éternelle question « Mais comment vous faites pour trouver tant d’endroits abandonnés ? ».
Aussi étonnant que ça puisse paraître, les lieux que nous publions sont le fruit de nos recherches, de nos investigations. Marie et moi passons un temps fou à dénicher indices, articles de presse, archives photos, vieilles cartes postales, un kmz égaré. Google n’a plus de secret pour nous, nous avons l’art du mot clé, du visionnage de Google Maps et du voyage 2.0 en streetview.
Evidemment, il arrive que nous restons en échec pour trouver un endroit qui nous intéresse, pas grave, on attendra le jour où de futurs indices apparaîtront, patience. Clairement, notre pratique de l’exploration urbaine ne peut être dissociée de la recherche qui est une véritable chasse au trésor. Des préliminaires indispensables pour une exploration intense.
Quand nous partons explorer un endroit abandonné, nous n’avons strictement aucune information sur son état et accessibilité, nous sommes seuls, sans guide local. A chaque fois, le même rituel, découvrir sur place l’environnement du lieu, le voisinage, le vis-à-vis et l’entrée si elle existe. Une immersion dans l’inconnu. Nous prenons à chaque fois ce risque non négligeable de faire des kilomètres, par centaines, pour rien.
De A à Z, nous cherchons et explorons un lieu en partant de zéro, ce que je crois est propre à chaque explorateur qui se respecte. Comme vous avez remarqué, nous n’avons jamais sur notre site et sur notre page Facebook exagéré en montrant l’Urbex comme une aventure périlleuse et risquée, nous n’avons jamais rajouté d’artifices pour nous faire passer pour des Indianas Jones du 21ème siècle et ainsi gagner en respect.
Nous ne sommes certainement pas les seuls à pratiquer l’Urbex de façon authentique mais force est de constater que la majorité pratiquante est loin d’explorer dans l’inconnu. A chacun sa définition de l’aventure. Éternellement, cette communauté de l’Urbex restera un partenaire solide de l’hypocrisie. Combien d’explorateurs clameront à des personnes leur demandant des adresses qu’il n’a qu’à faire comme lui, à les chercher. Alerte au foutage de gueule.
Récupérer des adresses de lieux abandonnés sur un forum de merde, en échange et avoir toutes les informations sur l’endroit, il reste quoi en substance de l’aventure moderne? Faire le touriste de base, appareil photo au cou à prendre les mêmes photos que les autres. Quelle aventure. Une exploration sans adrénaline pour personnes faibles. Les mêmes qui vont draguer sans risque de râteau dans le quartier rouge d’Amsterdam.
C’est clairement ce type de personnes qui n’acceptera jamais de parcourir des kilomètres pour rien après tant d’indications et qui n’hésitera pas à casser une fenêtre pour faire tout de même son exploration. L’Urbex à la carte ça se paye.
Bon et alors vous ? Vous êtes quel type d’explorateur ?
Ces articles disponibles sur Amazon peuvent vous intéresser :
- Mamytwink (Auteur)
- Sergent, Philippe (Auteur)
- Timothy Hannem (Auteur)