Quoi de pire dans notre société que l’intolérance et le racisme ? Ce garage abandonné représente avec son histoire un cas de discrimination abject. Sa faillite et sa désaffectation sont le résultat de la bêtise humaine incarnée par l’ancien garagiste. Un jour, un homme un peu paniqué par la fumée sortant du capot de sa voiture se précipita au garage le plus proche pour la faire inspecter. Malheureusement le garagiste refusa sans négociation possible de prendre en charge la Fiat Multipla de ce client. Comme simple justification, il lui dit « Vous avez pas honte de m’emmener cette voiture à la con ? Ça vous plairait que je vous fasse toucher ma merde ? Non ? Alors repartez avec votre horreur sur roues ».
Choqué et meurtri par ce discours raciste, l’homme partit dépité en direction d’un autre garage. La fumée se dégageant de plus en plus de son capot, la visibilité était réduite à néant et l’accident fut inévitable. La Multipla percuta frontalement une autre voiture, un choc très violent qui transforma le véhicule en épave. Le miracle c’est que personne n’a été blessé. Le jour même le propriétaire de la Multipla raconta à la presse locale sa mésaventure et la discrimination dont il avait été victime. L’emballement médiatique ne s’arrêta plus. Ce cas d’exclusion et de xénophobie rappela avec horreur les heures les plus sombres dont avait été victime la Ford Ka première du nom. De nombreuses associations antiracistes s’empressèrent de porter plainte contre le garagiste qui ne regrettait en rien son acte, il argumenta même avec sa thèse du grand remplacement, cette peur de voir petit à petit les voitures hideuses être en supériorité numérique dans notre pays, propos ahurissant.
En soutien au conducteur victime de racisme, des centaines de propriétaires de Fiat Multipla partirent de toute la France manifester devant le garage automobile, un cortège terrifiant, pleins, pleins de Multipla de toutes les couleurs. La ville fut envahie en quelques heures. Les fenêtres ouvertes en conduisant, les chauffeurs poussèrent leurs cris de ralliement « Multipla Akbar ! Multipla Akbar ». Pris pour cible, enfermé dans son garage, le garagiste regardait à travers une vitre cette meute mimant une décapitation avec un logo Fiat à la main en guise de couteau.
Ses regrets n’y changèrent plus rien, sa xénophobie était allée trop loin. Une Multipla bélier défonça la porte métallique du garage et le propriétaire fut attrapé dans son bureau. Sans ménagement, il fut traîné à l’extérieur pour être attaché à l’aide d’une corde. Ses jambes et ses bras liés, accrochés aux extrémités sur deux boules d’attelage de Multipla, sa mise à mort était inévitable. Les deux véhicules accélèrent à toute vitesse dans des directions opposées jusqu’à ce que l’homme soit démembré.
Une fois en deux morceaux distincts, il fut ensuite décapité et sa tête transportée en trophée dans le cortège de Multipla traversant une dernière fois la ville terrorisée. Voilà où peuvent conduire la haine et l’exclusion, la Fiat Multipla ne ressemble à aucune autre voiture mais il ne faut pas oublier que derrière la carrosserie l’essence reste la même, halte au délit de faciès métallique.
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