Henry Merret n’a jamais accepté d’être à la retraite, s’ennuyant profondément, il ne s’est jamais habitué à passer ses après-midis au club du 3ème âge de son village à jouer à la belote. Véritablement, Henry a l’esprit ailleurs, l’esprit à son ancien travail qu’il a quitté à contre cœur, il y a maintenant quelques mois. Sa vie professionnelle a consisté à accompagner les morts au cimetière, croque mort de métier, Henry a toujours apprécié son travail malgré la noirceur de celui-ci. Le seul souvenir qu’il gardera de cette vie passée est son vieux corbillard, bon pour la casse, ce véhicule qui l’aura suivi tout au long de sa carrière. Son quotidien cherche désespérément à rejoindre ce passé révolu. Il se rend souvent dans les cimetières, assister à des enterrements de personnes qu’il ne connaît pas, juste pour le plaisir de se remémorer le bon vieux temps.
Un dimanche matin au volant de son corbillard, il aperçoit, devant lui, sur cette route de campagne désertique, une jeune femme en vélo, Henry freine brusquement et l’observe de loin. Après quelques instants de réflexion, il démarre à vive allure en écrasant violemment la jeune femme. Éjectée de son vélo à une dizaine de mètres, gisant sur le sol, encore en vie, Henry descend de son véhicule et lui donne de violents coups de point au visage jusqu’à ce qu’elle décède. Il transportera le cadavre dans son corbillard pour l’enterrer un peu plus loin dans un terrain vague. Enfin, ce bonheur retrouvé, une pelle à la main, il creuse un énorme trou pour y déposer le corps de la jeune femme. Son engrenage criminel prendra effet ce jour. Arpentant le même mode opératoire, au volant de son corbillard, Henry écrasera et enterrera huit victimes identifiées. Après une garde à vue de 48 heures car suspecté d’être le tueur, il sera relâché par manque de preuves. Depuis, Henry a disparu au volant de son corbillard, on ne le retrouvera jamais.
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