Quel drame cette exploration. Avant toute chose, on voudrait rendre hommage à la petite Clara qui nous accompagnait lors de cette aventure et qui fut la dernière pour elle. Encore un exemple du fait que la pratique de l’Urbex n’est pas sans risque. Décédée à l’âge de douze ans, elle aura eu la chance de nous connaître avant sa mort. En effet, il y a quelques temps elle nous avait envoyé un courrier avec un dessin avec deux lapins et elle pour illustrer son rêve de partager une exploration ensemble. Une lettre émouvante dans laquelle Clara nous racontait son envie de découvrir cette passion pour s’évader de sa vie difficile. Muette et malentendante, elle nous racontait à travers ses mots sa solitude et son mal être à cause de ses handicaps. Elle finit sa lettre par « Emmenez moi loin, ailleurs, le temps d’un moment, là où je pourrais m’imaginer être dans une autre vie, dans le corps d’une personne qui parle et qui entend… ».
Loin d’être insensibles aux écrits de cette jeune fille, nous l’avons immédiatement contactée grâce au numéro de téléphone qu’elle nous avait laissé. Un homme nous répondit, son père, Clara ne pouvant pas parler, il fut notre interlocuteur. Il nous connaissait à travers notre site internet, sa fille lui avait beaucoup parlé de nous. Rapidement nous décidâmes d’organiser une exploration Urbex avec sa fille le jour où nous passerions à côté de son domicile. Cet événement arriva quelques mois plus tard, le 10 juillet 2016. Nous devions explorer un gigantesque hôpital abandonné à quelques kilomètres de chez elle, nous passâmes la récupérer. Pour lui faire plaisir, on lui avait apporté un masque de lapin pour qu’on puisse se prendre en photo ensemble, ça n’arriva malheureusement jamais. Au début de notre rencontre, le contact avec elle fut difficile, nous ne maîtrisions pas le langage des signes et donc on essayait de parler avec des sourires et un regard bienveillant. Sa joie se lisait sur son visage, un vrai moment de bonheur. La configuration de cet endroit abandonné était délicate, la totalité du site était désaffectée à part le crématorium qui était toujours en état de fonctionnement. Plusieurs voitures et corbillards garés devant attestaient de son activité, il allait falloir être discrets si on ne voulait pas se faire repérer, Clara était déjà avantagée pour la discrétion dû au fait qu’elle soit muette.
À l’intérieur du bâtiment principal, la jeune fille était contente d’être avec nous, loin d’avoir peur, elle était en totale confiance. L’endroit était saccagé, nous marchions continuellement sur les débris de verres des vitres explosées, les couloirs et les pièces étaient pratiquement vides, rien de bien intéressant. Nous arrivâmes dans la morgue, Clara était assez effrayée par le côté sinistre de l’endroit, on la comprenait, surtout à son âge. Nous décidâmes de nous mettre en scène en jouant les cadavres jusqu’à nous allonger à l’intérieur dans ce tombeau d’acier glacial. Au moment de la prise de vue, une alarme se mit à hurler. Ça nous arrivait rarement et cela se passa lorsque l’on avait quelqu’un avec nous, pas de chance. On s’échappa dans le couloir mais au loin on vit arriver deux personnes dans notre direction, nous étions pris au piège, nous retournâmes nous enfermer dans la morgue et décidâmes bêtement de nous mettre nus et de nous faire passer pour des cadavres. Clara était paniquée, nous essayâmes de la rassurer en lui faisant un cœur avec nos doigts, on faisait ce qu’on pouvait. Nous étions tous les trois allongés et attendions la peur au ventre, il y avait de fortes chances qu’ils n’ouvrent pas les portes pour vérifier. Je fis un dernier signe à Clara en lui disant de fermer les yeux et de rester immobile en espérant qu’elle m’ait compris. Les deux hommes rentrèrent dans la morgue, ils s’approchèrent de nous et ouvrirent les compartiments de la morgue un par un. Ils tombèrent immédiatement sur le corps de Clara qui jouait le jeu à merveille, elle ne bougeait pas, telle une statue de cire. Marie et moi étions toujours cachés et nous écoutions la conversation des deux hommes. Nous étions dans une situation incroyable, en voyant le corps de la jeune fille, ils imaginaient immédiatement que c’était un cadavre et appelèrent au téléphone d’urgence un responsable de l’hôpital pour qu’il vienne voir ça. On comprit que c’étaient des agents de sécurité qui ne faisaient pas preuve d’une grande intelligence, ils n’eurent même pas la curiosité d’ouvrir les autres compartiments de la morgue.
Quelques minutes plus tard, un autre homme arriva et découvrit paniqué le corps de Clara, il expliqua qu’ils avaient dû oublier un cadavre à la morgue et que c’était très grave et qu’il allait falloir l’emmener au crématorium immédiatement. Il mit en garde les agents en leur demandant de ne rien dire sinon ils auraient des répercutions très graves. Sur le moment, on imagina qu’ils se foutaient tous de nous et qu’ils s’amusaient à nous faire marcher, on avait du mal à croire qu’aucun d’eux ne vérifiait vraiment si, sous le drap blanc, le cœur de cette fille ne battait plus. On se rendit compte que ce n’était pas une blague lorsque l’on vit Clara se faire sortir de son compartiment et être mise sur une sorte de civière. Elle assurait toujours autant et mimait une morte comme jamais, une fille épatante. J’imaginais très bien qu’ils allaient déposer le corps de Clara au crématorium pour la faire disparaître et que je devais intervenir pour mettre fin à ce macabre quiproquo mais je risquais fortement d’avoir nos photos supprimées s’ils me découvraient, j’étais dans une très mauvaise situation, j’avais un choix urgent à faire. Je pensais à Clara, je pensais à nos photos, vraiment de belles photos, ça serait du gâchis qu’elle soient supprimées, effacées de nos vies. Clara s’en alla, nos photos restaient. Nous étions seuls dans la morgue, nous sommes partis discrètement en passant devant la morgue en faisant de loin, un adieu à Clara. Elle, qui malentendante, ne vit jamais sa mort venir. Marie et moi pleins d’émotions quittâmes les lieux en pensant à cette fille qui avait au moins réalisé son rêve, nous rencontrer.
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