Nous sommes là, dans un des plus beaux endroits abandonnés de la Lorraine, le Bureau Engelmann, un lieu majestueux qui servait autrefois de bureau central pour une société de sidérurgie. Construit en 1892, l’endroit est extrêmement délabré mais c’est ce qui fait véritablement son charme. C’est d’ailleurs ici que s’est rencontré ce couple qu’on surnommait autrefois les Roméo et Juliette lorrains. Leur histoire est tellement hallucinante qu’elle a fait de l’ombre au lieu lui même. Une histoire d’amour au tournant terrible et dramatique. Bruno Muller est technicien et Gwenaëlle Schneider comptable, ils ont à peine la vingtaine et déjà le coup de foudre de toute une vie. Une idylle qui naît avec une frustration, celle de Lucien, un amoureux fou de Gwenaëlle. Un éternel timide introverti qui n’a jamais pu livrer ses sentiments à sa dulcinée. Bruno et Gwenaëlle se sont mis en ménage immédiatement dans une charmante petite maison située à Algrange. Ils vivaient là bas le parfait amour et avaient des projets plein la tête dont celui d’avoir un enfant pour l’année prochaine juste avant leur mariage, un avenir radieux. Malheureusement de graves problèmes de santé ont affecté Bruno. Depuis un certain temps déjà, il avait de graves insomnies à cause de démangeaisons et d’irritations au niveau de son pénis. Honteux, au début, il avait gardé ça pour lui sans en parler à personne et sans prendre la peine de consulter. Une honte qui s’est transformée en calvaire, à force de se gratter, il commençait même à avoir des rougeurs anormales au niveau du gland. Irritable et stressé, sa future épouse avait bien remarqué qu’il y avait quelque chose de grave derrière ce comportement. Après avoir insisté pour avoir une explication, Gwenaëlle fut sous le choc de voir son homme nu, un sexe envahi de rougeurs et boursouflé, elle comprenait mieux pourquoi ça faisait un moment qu’ils n’avaient eu aucun rapport intime. Sans attendre, elle l’emmena aux urgences pour comprendre ce qu’il se passait. Des heures d’attente pour un diagnostic sans appel, Bruno avait le cancer du pénis. Il devait se faire opérer en urgence avant que le cancer se développe. Une opération non sans conséquence, il devait subir une pénectomie, ce qui consiste en une ablation chirurgicale du pénis, une mesure extrême mais indispensable. Cette amputation de son pénis et cette castration à la fois sexuelle et psychologique bouleversèrent à tout jamais le couple.


Désespérée à l’idée de continuer sa vie seule, Gwenaëlle avait toujours eu les mots pour lui dire qu’elle l’aimerait toujours malgré toutes les conséquences, de ne jamais avoir d’enfant ni de vie sexuelle, ses sentiments étaient plus forts que tout. Une belle preuve d’amour qui rassura Bruno avant cette opération fatale. Allongé sur le brancard, se rapprochant de plus en plus du bloc opératoire, il s’éloignait en même temps peu à peu de sa virilité. Le tragique au bout du couloir. Désemparée, Gwenaëlle avait conscience que sa vie s’échappait avec cette opération. Sa famille lui dit même qu’elle ne devrait pas rester avec lui afin de pouvoir fonder une famille. Après plusieurs jours de convalescence, Bruno retrouva sa maison et sa compagne. Totalement déprimé, sa nouvelle vie était horrible à vivre, être un homme sans en être un était une situation extrêmement difficile à endurer. Gwenaëlle avait toujours les mots pour lui faire oublier son état et penser à l’amour platonique. En arrêt maladie, Bruno restait seul toute la journée pendant que sa future femme travaillait au bureau central. Une attente insupportable, l’imaginer être avec d’autres hommes qui pouvaient la satisfaire le rendait fou, il développa une grande jalousie. Tout homme était une menace sur sa vie, si Gwenaëlle partait, il n’y aurait plus jamais de femmes qui voudraient d’une personne sans pénis. Un quotidien lourd, elle devait chaque jour rendre des comptes à Bruno sur ses fréquentations, un interrogatoire insupportable. D’ailleurs, au bureau, sa déprime ne passa pas inaperçue, elle qui avait l’habitude d’être toujours souriante et agréable. Maintenant c’était une femme qui n’osait plus regarder personne et qui se mettait à pleurer fréquemment. Lucien, son prétendant caché, comprit qu’il avait peut être une carte à jouer. Tel un confident, il la rassurait et la conseillait, la jouant fine sans montrer son intérêt, il agissait comme quelqu’un de bienveillant. Quand il apprit que son mari était devenu un eunuque, il comprit que son tour allait venir avec le temps.


Un soir, en rentrant du travail, elle ne trouva pas son mari dans la maison et se mit à le chercher partout et le découvrit allongé dans la baignoire, inconscient, les avant-bras en sang, les veines coupées. Paniquée à l’idée de le perdre, elle appela immédiatement les secours. Transporté en urgence à l’hôpital, il fut sauvé in extremis. Cette tentative de suicide aurait pu être fatale, Gwenaëlle serait arrivée plus tard, il n’avait aucune chance de s’en sortir. Le lendemain, dans sa chambre d’hôpital, Bruno s’excusa de son acte, en lui expliquant qu’il ne pouvait pas la priver d’une sexualité et qu’il comprendrait qu’elle parte, qu’il fallait qu’elle vive sa vie, elle ne devait pas être prisonnière de son état. En pleurs, elle lui dit qu’elle ne voulait pas le quitter et qu’elle resterait avec lui. Gwenaëlle avait l’intention de rassurer Bruno en faisant l’impensable, elle voulut lui prouver qu’elle n’avait aucun regret de n’avoir plus aucune relation sexuelle. Nue, allongée sur le lit, une aiguille en main au bout d’un fil de pêche, elle commença à percer une de ses lèvres vaginales en les liant ensemble, elle s’obstrua littéralement son vagin, hurlant de douleur, elle passa le fil à plusieurs extrémités de ses lèvres, une opération artisanale terrible. Elle imbiba son sexe d’alcool pour se soulager et passa la nuit la plus horrible de sa vie. Trois jours plus tard, Bruno fut de retour à la maison, elle lui annonça qu’il ne devrait plus s’inquiéter, elle était comme lui, sans sexualité. Soulevant sa robe et montrant son sexe cousu, elle le choqua d’avoir été aussi extrême et il lui demanda de se rendre à l’hôpital pour enlever cette ignominie. Elle refusa et insista pour rester comme ça, ce qui lui permettait de n’avoir plus aucune tentation sexuelle. Un handicap non sans conséquence, des sécrétions vaginales stagnantes et des règles qui coulaient sans moyen de les stopper. Une hygiène catastrophique, son vagin était imbibé de sang. Bruno fut littéralement dégoûté d’elle, oubliant même son handicap personnel. Était-elle devenue folle ? Ce qui était certain c’est qu’elle n’avait plus aucun recul sur son état. Sale, mal odorante, à son travail, cela commença à poser problèmes, Lucien, toujours obnubilé par elle, ne ressentait aucun dégoût. Un amour totalement aveuglant.


Les rapports entre Gwenaëlle et Bruno se détériorèrent au fil du temps, lui ne comprenant pas pourquoi elle risquait sa vie de la sorte, car régulièrement, elle prenait des anti-douleurs tellement le mal l’emportait, des boutons et du pus avaient même envahi sa flore vaginale depuis un moment. Sans réaction, Bruno avait même l’impression qu’elle se suicidait passivement. Au fil du temps, les médicaments ne pouvaient plus rien pour elle, les douleurs étaient trop vives et maintenant, si honteuse de son état, d’avoir fait ça, elle ne voulait pas affronter le jugement des médecins. Trop lourd à porter, à vivre. Ecoeuré, Bruno finit par quitter le foyer profitant de son absence au travail. Il lui laissa une lettre pour lui dire qu’il ne reviendrait pas et qu’elle devait se faire soigner. Une lettre brève dénuée de sentiments. Quand elle découvrit son absence et les armoires vides, elle se jeta par terre et poussa des hurlements toute la nuit. Son amour s’en était allé et sa santé aussi. Le lendemain, elle se rendit tout de même au travail avec sa mine déconfite, totalement absente, c’était par automatisme qu’elle y allait. Lucien la découvrit avec effroi, blanche comme morte, il la serra dans ses bras et lui demanda ce qu’il se passait. Elle lui expliqua juste que son compagnon l’avait abandonné sans dire pourquoi. C’était son jour de chance, une occasion à saisir. Prenant son courage à deux mains, il lui proposa de manger chez lui le soir même en lui tenant la main. Par peur d’être seule chez elle, elle accepta sa proposition, il lui fit un bisou sur le front pour le remercier.


Gwenaëlle n’avait aucune intention de sortir avec lui, elle le voyait juste comme un ami, un protecteur, elle ne s’aperçut même pas qu’il espérait beaucoup plus que ça. A 19 heures, avec sa robe à fleurs, elle attendait devant sa porte la venue de Lucien, il devait la récupérer en voiture. Comme convenu, à l’heure du rendez vous, il arriva, habillé tel un prince en pleine conquête. Chez lui, le décor était planté, un bouquet de roses l’accueillait, plus de quoi douter de ses véritables intentions. Elle le comprit immédiatement mais ne dit rien, elle n’osait pas casser son élan. Il lui avait préparé un repas de luxe, fois gras, saumon et champagne, les ingrédients du romantisme étaient tous réunis. Pourtant, à la fin du repas, la soirée prit un autre tournant. Genoux à terre, il lui demanda sa main passant outre mesure toutes les étapes antérieures à une telle demande. Décontenancée, totalement prise au dépourvue, elle lui annonça toute gênée qu’elle ne voulait pas de lui et qu’elle préférait qu’ils restent amis. Lucien, pris d’une colère noire, devint totalement incontrôlable et l’insulta de tous les noms, la traitant de pute et de salope, il se jeta sur elle en la frappant violemment au visage. Allongé sur elle, il lui arracha sa robe et sa culotte sous les cris de Gwenaëlle. Devant ce vagin répugnant et obstrué, il ne freina pas ses ardeurs en arrachant furtivement tous les fils semi-cicatrisés cousus sur ses lèvres. Une douleur inimaginable, proche de l’évanouissement, elle fut totalement dans les vapes pendant qu’il la pénétrait dans un bain de sang. Un viol horrible sous une odeur putride. Un calvaire d’une dizaine de minutes jusqu’à ce qu’il éjacule. Après s’être rhabillé, il la raccompagna chez elle malgré qu’elle lui demandait de l’emmener à l’hôpital, il ne le fit pas. Il la fit rentrer de force chez elle et s’en alla. Elle se jeta sur son téléphone pour prévenir les secours. La ligne était occupée et l’invitait à rappeler plus tard. Sans tenter d’appeler un autre numéro, en pleine souffrance et désespérance, dans la cuisine, munie d’un couteau de boucher, elle se trancha la gorge. Sa mort fut découverte quelques jours plus tard par un appel à la police de son patron, inquiet de n’avoir aucune nouvelle. Une fin tragique. Lors de son enterrement, Bruno ne vint même pas lui rendre un dernier hommage. Folie ou non, l’amour qu’elle lui portait était authentique et passionnel. Ce qui lui aura fait totalement perdre la raison au final.


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