Mon dieu quelle galère pour accéder à cette maison abandonnée, je crois que je m’en souviendrai toute ma vie. En cette journée pluvieuse normande, accompagné par un autre photographe souhaitant absolument partager une excursion avec moi, nous marchons dans un petit chemin afin d’arriver devant un pré monopolisé par un troupeau de vaches. Notre GPS nous indique devoir traverser cette zone pour arriver à la maison. Pas que j’ai la phobie des vaches mais la prairie donne directement sur une ferme en activité, la discrétion est mise à mal.


Guillaume, mon acolyte du jour, me propose une idée loufoque mais pas si conne. Pour paraître incognitos au milieu des vaches, quoi de mieux que de se déguiser en vache, pourquoi pas. Nous reprenons la voiture pour nous rendre au Gifi le plus proche. Pas grand choix, seulement ce déguisement gonflable assez ridicule et mal foutu, on hésite et on décide finalement d’investir chacun vingt euros dans cette mascarade risible. Sans trop y croire, déguisés en vache, on déambule dans le champ au milieu du troupeau qu’on usurpe. On marche à quatre pattes comme deux ivrognes après une soirée trop arrosée, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour des putains de photos.


Ni vu ni connu, on accède enfin à la maison abandonnée, la porte d’entrée grande ouverte nous invite à l’exploration. Le rez-de-chaussée est plutôt bien conservé, le salon est parfaitement meublé, le piano intact et la partition bien installée. Photographiquement ce n’est pas très intéressant, nous prenons l’escalier pour accéder à une ambiance beaucoup plus décrépite. Nous gravissons les marches dans l’épicentre de ce qui fait la popularité du lieu, ces nombreux cadres accrochés qui ornent tout le long des escaliers, il y a même une réplique de la Joconde, que demander de plus.


Beaucoup d’objets et de documents d’époque, cette maison est passionnante à explorer. Un drapeau tricolore en décomposition peut nous donner un petit ordre d’idée au niveau de son ancienneté d’abandon. Manque de chance, ma carte mémoire pleine, je ne peux plus faire d’autres photos, je demande à mon partenaire de m’en prêter une sachant qu’il en a en réserve, il refuse se justifiant qu’il peut en avoir besoin plus tard, fils de pute.


Après près de deux heures de visite, nous remettons nos costumes de vache et repartons dans le pré pour rejoindre notre voiture. Autant l’aller s’est passé sans embûche, ça ne sera pas le cas pour le retour. Un camion roule dans le champ et se gare en plein milieu, un paysan et des chiens sortent pour rapatrier le bétail à l’intérieur du véhicule. Les chiens nous reniflent et se mettent à grogner, nous continuons à jouer le jeu et suivons le troupeau jusqu’à l’intérieur du camion. Une fois dedans, je comprends immédiatement que c’est un camion pour les abattoirs, le stress et l’agitation des bovins attestent d’un sentiment de mort imminente. Nous nous retrouvons dans une sacrée situation.


A travers route, nous roulons vers un destin incertain. Après plusieurs kilomètres, le camion pile, on manque de se faire écraser par les vaches qui se sont écoulées au sol. Des gens crient dehors, il y a un vacarme important, des personnes scandent des slogans anti-viande, c’est des vegans. Ils réclament la libération du troupeau, on entend des personnes escalader le camion pour se positionner sur le toit. Les vitres du camion sont explosées et le conducteur expulsé sous des hurlements effrayants. Le véhicule redémarre en trombe, on s’accroche comme on peut en s’agrippant aux queues des vaches pour éviter de voltiger dans tous les sens. A plusieurs reprises, on a l’impression que le camion va se coucher sur la route tant les virages sont pris à une vitesse folle.


Une vingtaine de minutes plus tard, le véhicule s’arrête, les portes arrières s’ouvrent, du fond on observe la scène un peu apeuré. Ils portent tous des tee-shirts au nom d’un collectif vegan, je compte à vue d’œil une quinzaine de personnes. Ils sortent une des vaches, l’un des militants brandit une tronçonneuse en marche et décapite l’animal. Ils se jettent tous sur le bovin sans tête pour décortiquer et arracher avec les dents des morceaux de viande fraîche. La stupéfaction est totale, ils sont totalement déchaînés, il y a même un couple en train de copuler dans la carcasse. Que faire que faire, nous voilà dans de beaux draps.


On décide de ne pas moisir ici et de tenter une dérobade discrète. Les têtes plongées dans les entrailles de la bête éviscérée, on passe à côté d’eux sur la pointe des pieds toujours affublés de nos déguisements. On s’éloigne petit à petit lorsque nous entendons la tronçonneuse vibrer. En nous retournant, on remarque le groupe nous regarder en s’avançant vers nous. Frayeur absolue, on court comme on peut mais avec les costumes c’est très laborieux.


Ils sont juste derrière nous, à quelques mètres de nous atteindre. Sans l’ombre d’un remord, je fais tomber mon collègue photographe par terre pour le sacrifier, il avait qu’à me prêter une carte mémoire ce fils de pute. Sans avoir pu crier sa dernière volonté, il se fait à son tour décapiter, tes cartes mémoires ne te seront plus d’aucune utilité connard.


J’ai encore deux “vegans” au cul, ils ont de la ressource les enfoirés. Je passe à côté d’une grande prairie avec vaches et taureaux, en langage des signes, j’essaye de faire comprendre au troupeau que les deux personnes qui me poursuivent sont en train de tuer leurs semblables. J’ouvre la barrière et les bovins se ruent par miracle sur les militants. Je profite de ce vacarme interracial pour m’évader tranquillement. De retour à ma voiture, j’ai jeté mon costume de vache à la première poubelle venue, jamais je ne porterais un pareil accoutrement. La morale de cette mésaventure, toujours avoir plusieurs cartes mémoires sur soi.


Nous ne communiquons pas l’adresse de ce lieu pour des raisons évidentes de sécurité et n’encourageons pas à l’explorer par vos propres moyens. De nombreux cas d’accidents graves et mortels sont à déplorer dans les lieux abandonnés, merci de consulter cette page d’information : urbexsession.com/lieux-desaffectes-danger. Abstenez vous de nous demander l’adresse par message privé ou dans les commentaires, il n’y aura aucune réponse de notre part. Lors de cette exploration, aucune dégradation ni infraction a été commise pour pénétrer dans ce lieu. Nous n’avons aucune information sur les éventuels propriétaires. Si vous êtes propriétaire de cet endroit et que cette publication vous gêne, nous procéderons à sa suppression sur simple demande via notre page contact. Si vous avez en votre possession l’adresse de ce lieu et que vous souhaitez l’explorer, merci de ne rien dégrader ni vandaliser. Si les accès sont fermés, ne cassez rien pour rentrer, l’urbex est avant tout le respect des lieux, merci de faire vivre ce principe de base. Pour en savoir plus sur les règles de l’urbex, veuillez cliquer sur ce lien : urbexsession.com/les-regles-lurbex.

L’histoire que vous venez de lire est totalement inventée, c’est une fiction écrite pour préserver la véritable identité du lieu.



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