En bordure de cette route passante se cache, derrière une végétation sauvage, une maison abandonnée, seul le portail blanc encore visible trahit de sa présence. Avant de m’engouffrer dans cette jungle végétale, je décide de faire une halte dans le restaurant routier se trouvant à proximité, j’ai pas eu le temps de manger et je préfère avoir le ventre plein avant de débuter l’exploration. En mangeant mon steak frites, je plonge une nouvelle fois dans l’historique du lieu en faisant quelques recherches sur mon téléphone. Autre époque, autres mœurs, ce lieu abandonné fut jadis une maison close illégale comme il en existait tant autrefois. Il était fréquent dans les routes nationales de campagne de voir ce type de maisons closes secrètes aux abords de relais routiers pour satisfaire ces camionneurs voulant se libérer d’un trop plein d’hormones.
Des lieux de prohibition bien connus des autorités mais qui par leur discrétion n’ont jamais été véritablement inquiétés au contraire des camionnettes blanches garées le long des routes. Plusieurs reportages d’époque ont montré à quoi ressemblaient ces endroits de l’intérieur, en apparence rien ne pouvait laisser croire qu’il y avait dans ces murs des activités sexuelles illégales. Les maisons étaient des plus ordinaires, décoration basique, cadres familiales posés sur les meubles, tapis et télé poussiéreux, l’habitation de madame et monsieur tout le monde, du moins d’une famille classique des années soixante-dix. En fait, pour accéder aux plaisirs, il fallait tout simplement se rendre dans la cave pour pénétrer dans le vice et la débauche. Papier peint rose, meubles flashy, lits à baldaquin, grande croix de Saint André, ces messieurs étaient accueillis dans un cadre propice à la luxure. Ce qui était véritablement fascinant dans cette organisation, c’est que la plupart des lupanars tenus par les mêmes tenanciers avaient mis en place dans toutes les maisons la même décoration, les mêmes meubles et les mêmes photos familiales. Ils avaient en somme décliné leur bordel comme une chaîne de fast-food, tout était identiquement dupliqué pour que les clients retrouvent leurs repères dans chacune des maisons closes.
Lorsque je pénètre dans cette maison abandonnée par cette porte laissée ouverte, je rentre dans un décor figé. Si je n’avais pas su que tous les éléments décoratifs personnifiés n’étaient que mise en scène, je pouvais croire sans difficulté qu’il y avait eu à l’époque une authentique famille qui habitait ici, c’est troublant, lorsqu’on connait l’historique il y a de quoi être mal à l’aise. Pervers que je suis, je m’empresse de me rendre à la cave pour découvrir cet univers sexuel mais découvre avec tristesse une pièce sombre dramatiquement vide, il ne reste plus rien de ce passé illégitime, rien à photographier.
Vide certainement pour effacer ce terrible fait divers qui condamna définitivement l’activité du bordel. Pour attirer toujours plus de clients et se démarquer il fallait sans cesse renouveler son stock de femmes pour en avoir constamment des plus belles et des plus jeunes, cruelle loi du marché. Lors d’un voyage en Bulgarie, le tenancier de l’époque avait fait la rencontre de sœurs siamoises, un seul buste pour deux têtes. Ce qui pouvait paraître de prime abord effrayant comme apparence fut tout de suite considéré comme un argument commercial non négligeable. Baiser une femme à deux têtes, ce n’est pas commun. Après un arrangement financier avec la mafia locale, il rapatria la marchandise en France pour l’exploiter sans scrupule. Le bouche à oreille fonctionna rapidement et une masse d’hommes en mal d’expériences réservèrent des mois à l’avance pour fricoter avec les siamoises blondes.
Cette perspective d’un business juteux fut vite compromis face au comportement des siamoises. Deux têtes c’est aussi deux cerveaux et en l’occurrence deux orientations sexuelles différentes. L’une hétéro et l’autre totalement lesbienne, une opposition difficile à supporter surtout dans un tel cas de figure. Les routiers fantasmant sur une fellation pratiquée par deux têtes furent déçus par le résultat attendu. Lorsque l’une des têtes exerçait un massage buccal, l’autre regardait le client fixement avec une haine difficilement dissimulable. Dégoûtée par ces pénis, pendant que sa consœur effectuait les fellations, elle devait subir cette vision d’horreur en ayant son visage collé à ces testicules pendouillantes pleines de transpiration. Emprisonnée dans son corps, elle ne pouvait fuir ces couilles poilues s’agitant devant sa gueule.
Au fil du temps, les plaintes s’accumulèrent de clients mécontents criant à la publicité mensongère en se plaignant qu’il n’y avait aucun intérêt à se faire sucer par une pute à deux têtes si au final il n’y avait qu’une tête qui jouait le jeu. Martyrisées par le tenancier, les siamoises étaient mises sous pression pour passer outre leur orientation sexuelle. Aucun compromis possible. Par obligation, la lesbienne effectua des fellations en étant volontairement maladroite, en mordant les glands avec un certain sadisme. La maison close fut de moins en moins fréquentée, les routiers en ayant marre de se faire mordre les couilles préférèrent aller voir ailleurs. Le tenancier voyant tout le potentiel de la partie hétéro de la prostituée décida dans un coup de folie de tronçonner la partie lesbienne. Une scène d’horreur, une décapitation en bon et du forme. Pensant préserver la moitié de son investissement, l’autre sœur siamoise mourra d’une hémorragie en quelques secondes.
Le gérant avec sa tronçonneuse écorcha malencontreusement son bras et appela les secours par peur de décéder à son tour d’une perte de sang impressionnante. Le carnage et l’assassinat des siamoises furent découverts avec horreur par l’équipe d’urgence médicale. Depuis quelques années, dans la ville de cette maison close de l’horreur fut érigée sur la place principale une statue à deux têtes en hommage aux sœurs siamoises de Bulgarie. Un bien bel hommage.
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L’histoire que vous venez de lire est totalement inventée, c’est une fiction écrite pour préserver la véritable identité du lieu.
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