Bienvenue à ce qu’était autrefois le « Majorca » une discothèque surnommée le plus souvent la « boite des chiens de la casse ». C’était une boite d’after ouverte après la fermeture des discothèques traditionnelles pour ceux et celles qui n’avaient pas réussi à conclure pendant leur soirée. Pas de sélection à l’entrée, videur compatissant et même la possibilité de franchir la porte avec des baskets. Atmosphère morose pour déprimer la clientèle afin qu’elle se libère de tout critère sélectif, un deejay aux commandes passant des remix de Léo Ferré et de Jacques Brel, slow obligatoire, alcool à petit prix. Attirant les laiderons du monde entier, c’était l’endroit idéal pour les puceaux endurcis et les moches en stade terminal. L’argument commercial du gérant était infaillible, à l’heure de la fermeture pour tous les hommes sans partenaire, il y avait à disposition gratuitement à la sortie un masturbatoire électrique. Le sperme était récupéré dans des bassines pour y fabriquer des yaourts et des fromages commercialisés ensuite en magasin. Les propriétaires de fermes laitières environnantes voyant d’un mauvais œil cette concurrence déloyale décidèrent en guise de représailles de faire venir des femmes des pays de l’Est pour se poster devant la boite de nuit afin de détourner ce trafic de sperme. Le climat dans la ville fut vite devenu délétère, mafia Tchétchène ayant investi les lieux, le masturbatoire électrique ayant été à plusieurs reprises saboté occasionnant des membres sectionnés. Le maire prit la décision de faire fermer la discothèque avant que la situation ne s’envenime. Tout un drame pour une population imbaisable.
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- Timothy Hannem (Auteur)
